
L’autorité de régulation estonienne a mis en évidence un certain nombre de dysfonctionnements au sein des entreprises crypto, tels que des dirigeants imaginaires ou encore des business plan absurdes.
Un coup de balai au sein de l’industrie crypto estonienne
L’Estonie serre la vis en matière de régulation crypto. Ce sont près de 400 fournisseurs de services d’actifs virtuels (VASPS, l’équivalent du PSAN français) qui ont volontairement fermé leurs portes ou se sont vus retirés leurs autorisation d’exercer dans le pays. En effet, le pays vient de renforcer ses lois sur la prévention du financement du terrorisme et la lutte contre le blanchiment d’argent.
JUST IN: Estonia’s Registered Crypto Firms Drop 80% as Tough New Checks Reveal 'Suspicious' Behavior
— ATHCrypto (@athcryptonet) May 8, 2023
Ces lois entrées en vigueur en mars exigent désormais que les entreprises VASPS aient des liens légitimes avec l’Estonie, ont augmenté les droits de licence mais aussi les exigences en matière de capital et d’information.
Selon une déclaration du 8 mai de la cellule de renseignement financier estonienne, cette modification des lois a entrainé la fermeture volontaire de près de 200 VASPS. Un durcissement de la réglementation lourd de conséquences pour l’écosystème crypto dans le petit pays balte.
189 entreprises supplémentaires ont vu leur autorisation annulée en raison d’une “non-conformité avec les exigences réglementaires”.
Des pratiques douteuses au sein de nombreuses entreprises !
Matis Maëker, le directeur de la cellule de renseignement financier (FIU) se félicite de ce durcissement de la réglementation. Ce dernier déclare :
Compte tenu des documents présentés par les prestataires de services qui ont perdu leur autorisation, de leur mode de fonctionnement et des risques encourus, on peut affirmer que la réponse du législateur en ce qui concerne les modifications de la loi et les activités de contrôle avant et après les modifications ont été pertinentes. Lors du renouvellement des agréments, nous avons vu des situations qui surprendraient tout superviseur
Après ce coup de balai réglementaire, il resterait environ 100 sociétés crypto en activité dans le pays selon la FIU.
La FIU met en lumière un certain nombre de dysfonctionnements qu’elle a trouvé dans les entreprises ayant interrompu leurs activités dans le pays. Pour ne citer que quelques exemples, certaines sociétés avaient enregistré des membres du conseil d’administration et des contacts au sein de la société sans que les personnes concernées ne le sachent. D’autres entreprises comptaient un certain nombre de personnes dont les CV contenaient des informations professionnelles falsifiées.
Encore plus fort, il apparait également que de nombreuses entreprises ont copié/collé des business plan identiques les uns des autres. Ces derniers se trouvant également dépourvus de “toute logique ou lien avec l’Estonie”.
Des pratiques pour le moins douteuses qui ne font que conforter le choix des autorités estoniennes d’assainir l’industrie crypto dans le pays.
Des efforts continus pour lutter contre le blanchiment d’argent
Ces dernières années, l’Estonie a renforcé sa politique de lutte contre le blanchiment d’argent. Cette volonté politique fait suite à la découverte en 2018 de 235 milliards de dollars de capitaux illicites blanchis par l’intermédiaire de la succursale estonienne de la méga banque danoise Danske Bank. Un scandale qui a laissé des traces dans le pays.
La guerre actuelle entre la Russie et l’Ukraine a également eu un impact, l’Estonie ayant fait pression pour “couper les revenus soutenant la machine de guerre russe et protéger les systèmes financiers internationaux“, par le biais d’une réglementation stricte en matière de lutte contre le blanchiment d’argent dans le cadre de son partenariat avec les États-Unis.
Par ailleurs, l’Estonie en tant que membre de l’UE se doit de faire des efforts en ce sens pour satisfaire à la future réglementation MiCA.
Source : CoinTelegraph
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