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L’Allemagne change les règles du jeu pour les fonds institutionnels, les Spezialfonds. Ceux-ci peuvent désormais détenir jusqu’à 20% de leurs actifs en cryptomonnaies.
Depuis juin, la demande des institutionnels à l’égard du Bitcoin marque un sérieux coup d’arrêt. Pour autant, ces investisseurs ne désertent pas le marché des cryptomonnaies, optant notamment pour des produits multi-actifs.
Par ailleurs, selon un récent sondage de CoinShares, les institutionnels prévoient ces prochaines années de s’exposer plus aux crypto-actifs. Et l’Allemagne entend ainsi leur faciliter ces investissements.
Des institutionnels désireux d’investir dans la crypto
Le 2 août entre en vigueur en Allemagne une nouvelle loi encadrant la gouvernance des Spezialfonds, des fonds réservés exclusivement aux institutionnels. Désormais, ceux-ci peuvent détenir jusqu’à 20% de leurs actifs en cryptomonnaies.
Cette évolution législative ouvre la voie à de nouveaux capitaux et au développement des fonds de pension sur le marché de la crypto. Comme le signale Bloomberg, les fonds spéciaux sont accessibles aux seuls investisseurs institutionnels, fonds de pension et assureurs notamment.
En valeur, ce nouveau seuil de 20% équivaut à plus de 400 milliards de dollars potentiellement investissables dans les crypto-actifs. Les Spezialfonds gèrent aujourd’hui près de 1.800 milliards d’euros d’actifs.
Il ne faut cependant pas s’attendre à une ruée soudaine des institutionnels dans la crypto. Malgré ce changement réglementaire en Allemagne, des barrières demeurent pour ces investisseurs, en particulier les assureurs.
L’Allemagne, une référence des ETP crypto
C’est ce que souligne un cadre de l’association allemande des fonds d’investissement (BVI), Tim Kreutzmann. Selon lui, il est probable que la majeure partie des fonds concernés par la mesure conserve un ratio bien inférieur à 20%, dans un premier temps.
« D’une part, les investisseurs institutionnels tels que les assureurs ont des exigences réglementaires strictes pour leurs stratégies d’investissement. Et d’autre part, ils doivent aussi vouloir investir dans la crypto », justifie-t-il auprès de Bloomberg.
Si la France se veut une crypto et une blockchain nation, elle semble cependant être devancée par son voisin européen. La complexité pour l’Europe consiste à trouver un équilibre entre prudence vis-à-vis des actifs numériques et incitation à l’innovation.
En la matière, la stratégie blockchain allemande, formulée en 2019, prévoit 44 mesures visant à simplifier son adoption. Leur concrétisation est prévue d’ici la fin de l’année. Parmi ces dispositifs, un accès facilité aux investissements numériques. L’Allemagne constitue déjà un marché de premier plan pour les produits négociés en bourse de crypto-monnaies, les ETPs.