Suite à l’effondrement de l’écosystème Terra il y a quelques semaines, la sphère crypto avait été touchée par une vague de faillites en cascade. Parmi les principales victimes, on retrouvait alors le fond d’investissement Three Arrows Capital (3AC). Alors qu’une enquête est en cours, le juge en charge de celle-ci vient d’approuver la citation à comparaitre des deux cofondateurs. Voyons ce que cela pourrait changer dans ce dossier.
Les cofondateurs Su Zhu et Kyle Davies appelés à comparaitre !
Dans l’enquête sur la faillite à 3AC, la confirmation des citations à comparaitre des deux cofondateurs pousse l’affaire dans une nouvelle phase. En effet, la citation à comparaitre exige désormais la publication d’informations par Zhu et Davies. À commencer par les phrases de démarrage ou encore les clés privées des comptes sur les exchanges centralisés ou décentralisés. Dans un délai de 14 jours, les cofondateurs sont sommés de joindre ces informations.
En théorie, cette ordonnance judiciaire doit aider les liquidateurs à retrouver plus facilement les actifs de la société. Rappelons que 3AC doit plus de 3,5 milliards de dollars à une trentaine de sociétés différentes. À l’heure où nous écrivons ces lignes, les deux co-fondateurs restent introuvables.
L’ordonnance du juge inclut également d’autres anciens de 3AC, à commencer par l’avocate Hannah Terhune ou encore les directeurs Mark Dubois ou Cheuk Yao Pau. Kelly Chen, l’épouse de Davies est-elle aussi concernée par cette citation à comparaitre.
Le fond a-t-il fraudé ?
Parallèlement à cette citation à comparaitre, le dossier 3AC continue de suivre son cours. La Commodity Futures Trading Commission (CFC) ainsi que la SEC (Securities and Exchange Commission) ont récemment ouvert des enquêtes sur 3AC. L’objectif de celles-ci ? Déterminer si le fond a sciemment trompé les investisseurs en trafiquant ses bilans comptables.
Les citations à comparaitre interviennent dans le même timing que les révélations du compte Twitter FatMan qui affirme détenir des preuves que Terraform Labs a vendu plus de 400 millions de dollars d’UST, quelques semaines avant le crash de l’écosystème. Un élément qui tend à être invalidé par d’autres sources. En effet, selon les données de Chainalysis, le crash de Terra tiendrait plutôt à des swaps de deux traders qui auraient échangé plus de 185 millions de dollars d’UST contre de l’USDC. Quelques heures après, UST perdait alors son peg avec le dollar, déclenchant le début de la fin pour l’écosystème de Do Kwon.
Les cofondateurs se montrent peu coopératifs !
Le moins que l’on puisse dire c’est que les deux cofondateurs du fond d’investissement semblent ne pas se montrer coopératifs avec le liquidateur depuis le début de l’enquête. Le cabinet d’avocats Teneo a d’ailleurs mis en avant le peu de contacts qu’il avait avec les anciens dirigeants de 3AC.
Les derniers éléments de l’enquête tendent également à prouver que 3AC a tenté de dissimuler un maximum de preuves. C’est en tout cas ce qui a l’air de ressortir de la visite du cabinet d’avocat Teneo dans les bureaux singapouriens du fond. Une visite au cours de laquelle le cabinet a précisé que de nombreux documents physiques ou numériques avaient été emportés ou détruits.
Malgré les bâtons dans les roues mis par les anciens dirigeants, un document déposé en début de mois devant le tribunal des faillites new-yorkais mettait en avant que le liquidateur avait déjà pris le contrôle de plus de 35 millions de dollars. Ce même document nous apprend que des ETH auraient été vendus. But de la manœuvre ? Éponger les dettes du fond. Mais cela reste bien maigre au regard du montant colossal de dettes.
Pour rappel, 3AC a déposé un dossier pour faillite aux USA, en vertu du chapitre 15. Cette demande a été déposée le 1 juillet dernier. Cette mise en faillite intervient surtout pour protéger les actifs du groupe. En effet, un tribunal des îles Vierges britanniques avait ordonné la liquidation de la société la semaine précédent cette mise en faillite.
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Charles Ledoux
