
L’une des dernières nouvelles à défrayer la chronique actuellement est sans aucun doute celle des deux plaintes déposées par une centaine de personnes contre des influenceurs français. D’après les informations recueillies par le journal Franceinfo auprès des avocats des victimes, les plaintes portent sur escroquerie en bande organisée et abus de confiance.
Les auteurs de la plainte se sont regroupés au sein d’un Collectif appelé Aide aux Victimes d’Influenceurs (AVI). Ils estiment que les influenceurs visés par les plaintes ont profité de leur notoriété sur des réseaux sociaux comme Instagram pour les inciter à miser sur des marchés à risque tout en tirant d’importants bénéfices de leurs pertes. Ainsi, les victimes se sont décidées à adresser deux plaintes distinctes au parquet de Paris ce lundi 23 janvier.
L’affaire Animoon
Les crypto-monnaies font partie des nouveaux moyens d’investissement les plus populaires à travers le monde aujourd’hui. Néanmoins, leur popularité a attiré l’attention de plusieurs catégories de personnes parmi lesquelles on retrouve également des arnaqueurs. Ces personnes à la recherche du gain facile ne ratent aucune occasion de profiter des investisseurs débutants.
C’est potentiellement ce sur quoi porte la plainte sur l’affaire Animoon. Il s’agit de la première plainte déposée au parquet de Paris et adressée contre X. Elle vise la plateforme Animoon dans le cadre d’une possible arnaque aux NFT.
En effet, Animoon est un jeu de cartes NFT s’inspirant du jeu de cartes Pokémon. Afin d’attirer le maximum d’investisseurs possibles, ses créateurs n’ont pas lésiné sur les campagnes marketing et les promesses. Le jeu promettait ainsi 2500 dollars de bénéfices offerts mensuellement à vie, des vêtements de luxe, des voyages au Japon et des gains sous la forme de cartes Pokémon.
En ce qui concerne les campagnes publicitaires, pendant plusieurs mois, nombreux sont les influenceurs français qui ont activement fait la promotion d’Animoon sur les réseaux sociaux. Cette stratégie a visiblement bien fonctionné puisque selon les responsables du collectif AVI, le projet a réussi à regrouper plus de 5000 investisseurs avec une collecte de fonds estimée à 6,3 millions de dollars.
En revanche, pratiquement cinq mois après la première vente des NFT Animoon, aucun investisseur n’est parvenu à toucher le moindre dividende. Ses fondateurs et administrateurs sont aujourd’hui injoignables.
L’investissement en crypto-monnaies est proposé par eToro (Europe) Ltd en tant que PSAN, enregistré auprès de l’AMF. Les crypto-monnaies sont très volatiles. Pas de protection des consommateurs.
Une seconde plainte contre deux influenceurs : Marc et Nadé Blata
Outre la plainte contre la plateforme Animoon, une autre plainte a également été adressée contre le couple d’influenceurs Marc et Nadé Blata, de leurs vrais noms Marc Singainy Tevanin et Nadira Brik Chaouche. Bien qu’ils soient basés principalement à Dubaï, ce duo est très connu des français, car ils totalisent près de sept millions d’abonnés sur Instagram.
C’est d’ailleurs sur ce réseau social qu’ils ont pris l’habitude de faire la promotion auprès de leur audience de placements de produits et d’autres activités suspectes. En effet, le couple inciterait leurs abonnés à se servir d’une application partenaire pour investir de façon très risquée sur des devises et des produits dérivés du Forex (un marché de changes de devises mondiales). Ils accompagneraient leurs conseils avec une promesse de gains importants.
Selon Mel, une des victimes à avoir porté plainte, plusieurs facteurs ont joué un rôle dans sa chute pour l’arnaque. En effet, en plus d’être une personnalité de télé-réalité bien connue en France, Marc Blata dispose d’un compte certifié sur Instagram. Cela signifie que son compte est authentique et vérifié par la plateforme de Meta. Il est en outre apparu dans l’émission de Cyril Hanouna où il continuait à faire la promotion en affirmant qu’il investissait comme tout le monde.
Mise en garde de la part du Collectif AVI
Dans un communiqué publié récemment par le collectif AVI, les responsables précisent que les recours intentés contre les diverses personnalités influenceurs servent surtout à mettre en garde le public. Ils s’adressent particulièrement aux jeunes et aux moins jeunes afin de les rendre plus méfiants face aux promotions effectuées par certains influenceurs sans scrupules.
#CommuniquédePresse du #collectifAVI : Des #influenceurs de la téléréalité, dont #marcblata, visés par une plainte pour escroquerie en bande organisée. Une conférence de presse sera organisée avec le cabinet @ZieglerAssociés le 23 janvier à Paris. ↩️ https://t.co/ZvcVoA0wHB pic.twitter.com/GJVchH6qet
— Collectif AVI (@collectifAVMN) January 12, 2023
Les plaintes servent également à pointer du doigt la passivité des réseaux sociaux en tant que canaux de propagation de ces arnaques, tout en soulignant l’impuissance des institutions face au phénomène. Ils espèrent aussi que cette action va encourager l’apparition d’autres procédures identiques.
Lors d’une interview adressée à Franceinfo, Anaïs Szkopinski, maître de conférences en droit privé et sciences criminelles à l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, a donné son point de vue sur les bavures toujours plus grandes qui se manifestent dans le monde des influenceurs en France.
Selon elle, Internet est loin d’être un far-west sans aucune règle. Il existe bel et bien une réglementation qui a pour rôle de réguler comment les influenceurs sont censés faire la promotion de produits et de services contre une rémunération de la part de l’entreprise pour laquelle la promotion est faite.
Sources : Franceinfo / Twitter Collectif AVI
Les influenceurs peuvent agir en bien comme en mal à travers leurs différents canaux et l’industrie des crypto-monnaies reste sensible aux arnaques comme l’ensemble des autres milieux. Ainsi, il y a peu des arnaqueurs ont réussi à dérober pour 2 millions d’euros en Bitcoin.