Le tribunal de Paris condamne Alexander Vinnik pour blanchiment d’argent en bande organisée. Le Russe était l’opérateur de l’exchange de cryptomonnaies BTC-e. Il obtient en revanche la relaxe concernant le ransomware Locky.
Extradé en France en 2020, Alexander Vinnik comparaissait en octobre devant la 13e chambre correctionnelle du tribunal de Paris. Il lui était reproché d’être au cœur d’un vaste système d’extorsion de Bitcoin, mais aussi d’être l’auteur des cyberattaques de Locky.
Finalement, les magistrats ne retiennent qu’un chef d’accusation, celui de blanchiment d’argent en bande organisée via la plateforme BTC-e. Pour ces faits, Alexander Vinnik écope d’une peine de 5 ans de prison et de 100.000 euros d’amende.
Vinnik n’est pas l’auteur du ransomware Locky
Il encourrait une peine de 10 ans d’emprisonnement toutefois. Les juges ont en revanche considéré les preuves insuffisantes pour démontrer son rôle de « chef d’orchestre » du logiciel malveillant Locky. En France, le ransomware touchait près de 200 victimes, entreprises et particuliers, entre 2016 et 2018.
Si le tribunal de Paris ne retient pas sa responsabilité dans ces attaques informatiques, il le juge néanmoins coupable du blanchiment des rançons. Un ransomware permet en effet d’extorquer de l’argent aux victimes.
Pour les magistrats, Alexander Vinnik participait donc à la collecte de cet argent pour le compte des pirates. En transitant sur le service BTC-e et son « mixer », cet argent était ensuite blanchi pour en dissimuler l’origine illégale. Le prévenu se définissait cependant comme un simple « opérateur » employé par BTC-e.
Blanchiment d’argent via l’exchange BTC-e
Sur les 14 infractions de ce dossier, Vinnik écope donc d’une condamnation pour sa seule implication dans l’exchange de cryptomonnaies BTC-e. A l’issue du jugement, son avocat laisse cependant entendre que son client pourrait faire appel de sa condamnation.
« Alexander Vinnik est condamné à cinq ans sur des éléments dont le tribunal n’a matériellement pas la preuve, puisqu’ils ont été transmis par le FBI via Europol » reproche-t-il ainsi.
En attendant, le Russe de 41 ans reste donc en détention. Deux demandes d’extradition, vers la Russie et les États-Unis, le concernent cependant. La justice américaine l’accuse avec BTC-e d’avoir orchestré un vaste système de blanchiment d’argent pour des cybercriminels.