L’agence de presse italienne ANSA combat les fausses informations imitant ses dépêches sur le Covid-19 grâce à la blockchain Ethereum. Les articles de l’agence sont ainsi désormais certifiés via un cachet ANSAcheck.
L’Agenzia Nazionale Stampa Associata est la principale agence de presse en Italie. Ses informations, à l’image de celles de l’AFP en France, sont donc largement relayées dans les médias et sur les réseaux sociaux.
Des fakes news diffusées comme des articles officiels de l’ANSA risquent par conséquent de tromper les lecteurs et de générer de la désinformation. C’est ce qui s’est produit dès janvier en Italie dans le cadre de la couverture de l’épidémie de Covid-19.
La crise favorise la désinformation
La marque ANSA était en effet largement détournée pour diffuser de fausses informations, notamment sur WhatsApp. Pour lutter contre la désinformation et protéger son image auprès des lecteurs, l’agence de presse a dégainé ANSAcheck.
Depuis le 9 avril, l’entreprise italienne s’est dotée d’un système blockchain qui lui permet d’authentifier ses dépêches. Un dispositif nécessaire dans le pays d’Europe où l’épidémie est la plus meurtrière.
Mais surtout, ce sont chaque jour plusieurs milliers de contenus de l’ANSA qui sont diffusés auprès d’une centaine d’éditeurs de presse. Grâce à un cachet apposé sur chacune des dépêches authentiques, l’agence espère ainsi contrer la désinformation.
Pour cela, ANSAcheck va enregistrer des données sur la blockchain publique Ethereum. Pour chaque article, des données essentielles (titre, ID, hash du contenu, sources…) sont stockées. Presque tous les nouveaux articles sont ainsi estampillés d’un logo en bas de page.
Un simple clic permet ainsi aux lecteurs de vérifier les données d’une dépêche et donc son authenticité au travers d’un certificat blockchain. Précisons toutefois que si cette solution blockchain contre les fake news est lancée pendant la crise sanitaire, le projet était développé depuis un an déjà avec le cabinet EY. Le contexte de crise actuel fait ainsi office de baptême du feu pour ANSAcheck.
La blockchain doit encore faire ses preuves face aux fake news
A noter que le système de certification conçu par l’agence de presse couvre l’ensemble du cycle de vie d’un contenu. Les données enregistrées sur la blockchain Ethereum sont ainsi mises à jour via un smart contrat en cas d’édition d’un article.
ANSAcheck est appliqué depuis avril à presque tous (80 à 90%) les nouveaux articles de l’agence portant sur le Covid-19 publiés sur son site. La solution blockchain doit être étendue progressivement à de nouveaux contenus et aux éditeurs partenaires. L’ANSA distribue quotidiennement 3700 dépêches.
L’agence n’est pas le seul média à se tourner vers la blockchain pour tenter de faire barrage à la désinformation. L’été dernier, le New York Times annonçait le projet Provenance. Basé sur Hyperledger Fabric, il vise à garantir la provenance des fichiers numériques et à lutter contre les fake news.
Les sociétés privées, pour préserver leur valeur boursière, sont elles aussi attentives à la question des fausses informations. Wiztrust propose ainsi en France à différents acteurs du CAC 40 de certifier les informations les concernant au travers de la blockchain.
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