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D’après un rapport de la Banque des Règlements Internationaux, désormais 20% des 66 banques centrales sondées prévoient le lancement d’une monnaie numérique (CBDC) dans les six ans. Elles n’étaient que 10% un an auparavant.
L’émission de monnaies numériques de banques centrales ne concerne plus seulement quelques Etats dans le monde. La réflexion est désormais internationale. La BCE, la BIS et cinq grandes banques centrales ont ainsi annoncé cette semaine s’associer pour mieux évaluer le potentiel des monnaies numériques.
Mais un rapport de la Banque des Règlements Internationaux, la BIS, souligne également l’intérêt croissant des banques centrales à l’égard des CBDC. En effet, parmi les 66 banques centrales interrogées, 20% déclarent aujourd’hui la probable émission d’une telle monnaie au cours des 6 prochaines années.
10% des banques centrales envisagent une CBDC dans les 3 ans
A titre de comparaison, elles n’étaient que 10% à faire ce constat un an plus tôt. Mieux, une banque centrale sur dix évoque un lancement probable d’une CBDC durant les trois années à venir. La preuve donc d’une volonté croissante des banquiers centraux de s’emparer de cette innovation.
Leur nombre devrait d’ailleurs continuer de progresser au fil des années. Une large majorité des banques centrales mènent aujourd’hui des réflexions dans le domaine des monnaies numériques régulées.
Pas moins de 80% d’entre elles déclarent examiner actuellement cette technologie. Cela représente une hausse de 10 points en l’espace d’un an seulement. Une illustration supplémentaire, sans doute, du rôle de catalyseur joué par Facebook et son projet de stablecoin Libra.
C’est d’ailleurs l’avis partagé par un ancien dirigeant de la Banque du Japon interrogé par Reuters. Cette dernière, aux côtés de quatre autres banques centrales, mais aussi de la BCE et de la BIS, ont officialisé cette semaine la création d’un groupe de travail dédié.
« Nous devons agir plus rapidement » exhorte Benoit Coeure
Les experts réunis par ces banques centrales ont pour mission d’évaluer les cas d’utilisation des CBDC; choix de conception économique, fonctionnelle et technique, y compris l’interopérabilité transfrontalière; et le partage des connaissances sur les technologies émergentes.
Le groupe de travail sera ainsi co-dirigé par le vice-gouverneur de la Banque d’Angleterre, Jon Cunliffe et par Benoit Coeure, ancien membre du directoire de la Banque Centrale européenne.
Quelques mois plus tôt, le Français ne faisait pas mystère de la nécessité d’avancer rapidement sur ce sujet des CBDC, sous la pression de Libra.
Il est hors de question de leur permettre de se développer dans un vide réglementaire pour leurs activités de services financiers, c’est trop dangereux. Nous devons agir plus rapidement que nous n’avons pu le faire jusqu’à présent,” exhortait-il.
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