Jeudi 28 octobre 2021. Au cours de la conférence Connect, Mark Zuckerberg annonce le virage stratégique que s’apprête à prendre sa firme. Exit Facebook, bonjour Meta !
En plus du changement de nom, la firme annonce sa volonté d’investir plus de 10 milliards dans le développement de son monde virtuel. Depuis ce jour, le secteur du métavers n’est plus le même.
Rapide état des lieux du secteur
Le métavers a été l’un des “buzz-word” de la fin 2021 et du premier trimestre 2022. Aujourd’hui, les leaders du marché se nomment The Sandbox (SAND) ou Decentraland (MANA). Selon les données tirées de la plateforme Coinmarketcap, 5 projets métavers se retrouvent parmi les 50 plus grosses capitalisations crypto. Le marketcap global des projets représente aujourd’hui plus de 34 milliards de dollars. À noter que 7 projets métavers dépassent le milliard de dollars de marketcap.
Si Meta a permis de donner de la visibilité à ces projets, on constate aussi que les géants du numérique accordent énormément de crédit à ce secteur. Outre l’investissement de 10 milliards de dollars de Meta, d’autres firmes investissent le secteur. C’est notamment le cas du géant Microsoft, deuxième plus importante entreprise au monde derrière Apple.
Un marché colossal en devenir
Si le marché n’en est qu’à ses balbutiements et offre pour l’heure beaucoup plus de promesses que de solutions concrètes, l’enthousiasme autour du métavers est palpable. La banque d’investissement Citi considère de son côté que le métavers pourrait peser entre 8 000 à 13 000 milliards de dollars à l’orée 2030.
Des chiffres à mettre en perspective par rapport au marketcap actuel du marché crypto : 2 000 milliards de dollars. Si ces estimations semblent démesurées, elles partent souvent du principe que le métavers puisse rapidement devenir LE substitut à Internet tel que nous le connaissons aujourd’hui.
De son côté, la société d’étude de marché Grand View Research estime que le secteur pourrait connaître une croissance annuelle moyenne de près de 40 % par an jusqu’en 2030. Ces estimations porteraient le secteur proche des 800 milliards de dollars en 2030. Une estimation qui reste bien loin des prévisions de la banque d’investissement Citi.
Tout le monde veut son métavers !
Aujourd’hui, de nombreuses marques cherchent à verrouiller leur présence au sein d’un métavers. Si la stratégie à adopter reste encore floue pour la plupart des acteurs, on ne compte plus les semaines sans une nouvelle annonce dans ce sens.
Ainsi, des marques comme Gucci, Adidas, Nike, Carrefour ou encore Louis Vuitton ont déjà annoncé une ou plusieurs actions métavers. Si les entreprises sont présentes, les stars le sont aussi. À l’image du rappeur Snoop Dogg, métavers-addict de la première heure.
Le métavers profite aussi de l’engouement autour des NFT pour créer une forme de cercle vertueux. Les NFT alimentent le métavers qui a son tour permet de créer encore plus de débouchés pour les NFT. Sur l’année 2021, le secteur des NFT pesait de son côté plus de 40 milliards de dollars.
Le métavers suscite de l’inquiétude
Choc du virtuel contre le réel pour certains, le métavers est aujourd’hui loin de faire l’unanimité. En janvier dernier, l’IFOP a mené une enquête d’opinion autour de l’avis des Français sur le métavers. Si cette étude tendait à montrer que l’univers semblait être mieux maitrisé par les plus jeunes, elle a surtout mis en lumière la crainte à son égard.
En effet, la technologie métavers suscitait la crainte de 75 % des sondés. Un chiffre qui dans le détail cachait de grandes disparités. Chez les 18-24 ans, si les interrogations restaient légions, ils étaient 49 % à afficher une certaine anxiété à l’égard du champ des possibles métavers.
Globalement, cette étude aura également permis de comprendre que moins les sondés avaient de connaissances sur le métavers et plus ils avaient tendance à en avoir peur. Preuve s’il en fallait que la sensibilisation reste une clé majeure à l’adoption d’un concept ou d’une idée.
Romain Boyer
