Le succès phénoménal de la blockchain et des crypto-monnaies n’est plus anodin au sein de la société. Plusieurs pays à travers le globe ont trouvé le concept intéressant et ont exprimé le désir de le reproduire, en retirant l’aspect décentralisé qui rend les crypto-monnaies aussi uniques.
Ainsi, suite à l’annonce de la Banque centrale européenne du développement d’une nouvelle monnaie numérique, le plan a rapidement évolué. Ses ingénieurs envisagent désormais l’utilisation de la technologie du grand livre distribué et des smart contracts pour étayer cette monnaie.
La nouvelle monnaie numérique européenne sera-t-elle compatible avec les dernières technologies de blockchain ?
Dans un rapport publié vendredi dernier, la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé la finalisation des prototypes d’un euro numérique. Cette annonce intervient à un moment où ses dirigeants se préparent à discuter, plus tard dans l’année, sur l’opportunité de développer une vraie monnaie numérique de la monnaie fiduciaire actuellement valable dans l’UE.
L’objectif initial de la BCE consiste à développer une monnaie numérique de banque centrale (CBDC) pour stimuler l’innovation. Cependant, les premiers rapports à propos du projet ne mentionnaient pas l’utilisation potentielle d’une technologie de registre distribué de type Web3 et de smart contracts.
Néanmoins, il semblerait qu’une telle possibilité soit de nouveau à l’ordre du jour. En effet, dans une lettre adressée à Irene Tinagli du Parlement européen, Fabio Panetta, membre du directoire de la BCE, a affirmé que l’équipe chargée du projet examinait une telle possibilité.
Selon elle, la finalisation des prototypes leur auraient permis de confirmer qu’il était possible d’intégrer en douceur les choix de conception de l’euro numérique dans le paysage des paiements existant tout en laissant une large place aux caractéristiques et technologies innovantes de la blockchain.
La controverse autour de la nouvelle monnaie numérique
Au moment de l’annonce de la création de cette nouvelle monnaie, le projet fut en premier lieu une réponse à la monnaie désormais de Facebook, Libra, rebaptisée Diem, un projet qui n’existe plus. Cependant, la BCE a choisi de poursuivre le projet en s’associant avec le géant américain de la technologie, Amazon. Une association qui a fait l’objet de beaucoup de critiques.
Plusieurs régulateurs européens exigent d’ailleurs un revirement sur ce projet pour cette raison. Pourtant, Panetta reste confiante. Elle a d’ailleurs tenu à minimiser l’importance à long terme de l’implication d’Amazon, car ces derniers n’ont contribué qu’à la production de prototypes qui sont, au final, une simple expérience de laboratoire.
En ce qui concerne la partie la plus importante de la monnaie, le back-end du prototype, elle a été développée par la banque centrale elle-même. Pendant le processus, la BCE a choisi de rejeter l’usage de la technologie du grand livre distribué et a plutôt favorisé un modèle centralisé reposant sur les sorties de transactions non dépensées, ou UTXO. Ces dernières sont également utilisées dans les transactions de crypto-monnaies.
Selon le rapport publié par la BCE, le système UTXO permet non seulement une validation rapide et efficace des transactions, mais il prend aussi en charge différents types de paiement tout en protégeant la vie privée. De plus, il permet aussi aux détenteurs de la crypto-monnaie d’effectuer des paiements sans utiliser de smart contracts.
Source : Coindesk
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