L’actuel PDG de Binance, Changpeng Zhao (couramment appelé CZ), a déclaré porter plainte contre la filiale hongkongaise de Bloomberg, Modern Media Company.
En cause ? Un article paru le 23 juin, intitulé “Can Crypto’s Richest Man Stand The Cold?”. À travers cet article seraient tenues des déclarations prétendument diffamatoires et non-fondées, nuisant à l’image de la célèbre plateforme d’achats de cryptomonnaies ainsi qu’à son fondateur.
Un article non conforme aux attentes de CZ
Peu après la parution de l’article eu question, Changpeng Zhao avait déjà fait part de son mécontentement via Twitter.
Le fondateur de Binance avait notamment déclaré que cet article ne correspondait en aucun cas à ce qui lui avait été annoncé, et que celui-ci avait été clairement orienté afin de le présenter, lui ainsi que sa société, sous un mauvais jour. Pour ce faire, les commentaires positifs auraient été volontairement omis, tandis que les négatifs auraient été privilégiés, même s’ils étaient anciens, d’après les dires de CZ.
Outre ce supposé parti-pris journalistique, l’article comporterait, toujours selon CZ, divers propos diffamatoires sous-entendant que Binance et Zhao se seraient “engagés dans des activités illégales ou douteuses”.
La plainte évoque notamment les faits suivants :
- Mention d’un trader anonyme affirmant que Binance s’apparente à un “géant casino de shitcoins” sans étayer le propos ni fournir de preuves, et sans possibilité de vérifier son identité.
- Propos prétendant que la fraude, le piratage et le blanchiment d’argent font partie intégrante de l’histoire des cryptomonnaies et que cela concernerait même les grosses entreprises, sous-entendant que Binance pourrait en faire partie.
L’article chinois en rajoute une couche
Si l’article originel avait suffi à contrarier Changpeng Zhao, la traduction chinoise qui en a découlé n’a très certainement pas contribué à apaiser la situation, ayant même ajouté de l’huile sur le feu.
Ainsi, l’édition chinoise du 250ᵉ numéro de Bloomberg Businessweek, dont le titre initial était le suivant : “le Système de Ponzi de Changpeng Zhao”, laissait peu de place au doute ou à l’interprétation. Le pire étant que l’article ne prouvait en aucun cas cette affirmation, celle-ci pouvant donc être considérée comme de la diffamation pure.
Bloomberg essaye de calmer le jeu
Pour essayer de calmer les tensions à la suite de la parution de l’édition chinoise, le rédacteur en chef de Bloomberg Businessweek a invité Binance à prendre contact avec Modern Media, l’éditeur à l’origine de cette traduction et partenaire officiel de Bloomberg à Hong Kong.
Suite à cela, un accord a été conclu entre Binance et Modern Media, menant au renvoi des copies physiques ainsi qu’à la suppression des messages relatifs à cet article.
Toutefois, l’échange de cryptomonnaies estime que l’accord n’a pas été pleinement tenu, dans la mesure où il était toujours possible de se procurer le 250e numéro de magazine, la seule différence concernant le titre, changé pour “Le Mystérieux Changpeng Zhao”.
C’est ainsi qu’une plainte a été déposée contre Modern Media, à Hong Kong, tandis qu’un dépôt a également été mené à l’encontre de Bloomberg, à New York.
CZ a d’ailleurs insisté sur le fait que Modern Media est une entreprise dispose d’une forte influence et que ces propos contribueraient à propager la haine à son égard et à nuire à sa réputation.
Ce n’est pas la première fois que cela arrive
Entre CZ et les médias, l’amour n’est décidément pas au beau fixe. En effet, le fondateur de Binance avait déjà porté plainte contre Forbes, un autre grand média, pour un motif similaire.
L’article pris pour cible affirmait que Binance effectuait des activités de façon illégale afin d’échapper aux régulations et générer plus d’argent.
Néanmoins, cette plainte avait été abandonnée en l’espace de quelques mois. Par ailleurs, CZ ne semble pas avoir la rancune tenace, dans la mesure où, à peine un an plus tard, Binance annonçait injecter la coquette somme de 200 millions de dollars dans le but de devenir actionnaire du célèbre magazine américain.
Alors, qui sait, peut-être que ce conflit avec Bloomberg se soldera de la même manière…
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Adem Amini
