Les États saisissent un nombre croissant de crypto-monnaies dans des affaires criminels. Avec son nouveau programme, l’entreprise blockchain Chainalysis veut aider ces acteurs à monétiser ces actifs saisis.
69.370 bitcoins, c’est le pactole désormais entre les mains de la justice américaine. Ce trésor est le fruit d’une saisie record réalisée récemment par les autorités du pays. Ces crypto-monnaies étaient la propriété de Silk Road, une marketplace du dark web aujourd’hui démantelée.
Que faire à présent de tout ce Bitcoin ? Le DoJ procède régulièrement à des ventes aux enchères des crypto confisquées. Ce n’est cependant pas le seul. A tel point que la gestion de ces actifs représente désormais un véritable marché en soi.
Des outils pour stocker et revendre les crypto-monnaies
Et le spécialiste de l’analyse blockchain, Chainalysis, entend bien en faire une source de revenus. L’entreprise annonce dans ce cadre le lancement de son programme de réalisation d’actif. Celui-ci se destine aux agences gouvernementales et aux acteurs de l’insolvabilité.
Chainalysis souhaite ainsi leur proposer des solutions pour les aider « à traiter, stocker, réaliser et surveiller les actifs saisis. » Lors de leurs enquêtes, les autorités doivent en effet saisir et stocker les crypto-monnaies jusqu’à ce qu’elles puissent être légalement confisquées.
États et « praticiens de l’insolvabilité » ont par conséquent « besoin d’un moyen sûr de suivre, de stocker et, en fin de compte, de vendre les crypto-actifs saisis en échange de monnaie fiduciaire » constate Chainalysis.
Des usages criminels de la crypto qui suivent l’adoption
Et ce besoin ne devrait faire que croître avec l’adoption croissante des crypto-monnaies, que ce soit à des fins légales ou illégales. Déjà partenaire de différents États dans le cadre d’enquêtes, l’éditeur propose donc d’offrir de nouveaux services.
Chainalysis rappelle ainsi que ses solutions ont permis en 2020 des actions médiatiques de confiscation de crypto-monnaies. L’éditeur évoque des affaires de financement du terrorisme, mais aussi les piratages informatiques de la Corée du Nord.
Les Nations-Unis estiment que les cyberattaques menées par la Corée du Nord lui ont permis d’amasser un pactole en crypto-monnaies de 2 milliards de dollars. Ces fonds, une fois blanchis, auraient pour but de permettre au régime de contourner les sanctions internationales et de financer ses programmes d’achats d’armes.