C’est une conséquence directe de l’effondrement de l’empire FTX. Pour sauvegarder leurs intérêts, de nombreux investisseurs sortent leurs actifs des plateformes pour les stocker sur des wallets dont ils contrôlent les clés privés.
Plus de 100 000 BTC retirés par mois !
Les récentes données de Glassnode mettent en évidence la hausse du volume d’actifs retirés des plateformes pour des wallets crypto dit “self-custody”. Dans un message publié hier, la plateforme spécialisée dans la publication de données a indiqué que les retraits de Bitcoin atteignaient les 106 000 jetons par mois. Un niveau très élevé, constaté uniquement à de rares occasions. Ce fût déjà le cas en avril 2022, mais également en novembre 2020 et dans une moindre mesure cet été.
La plateforme met aussi en avant le fait que c’est sur la journée du 9 novembre que les retraits ont été les plus importants.
Following the collapse of FTX, #Bitcoin investors have been withdrawing coins to self-custody at a historic rate of 106k $BTC/month.
This compares with only three other times:
– Apr 2020
– Nov 2020
– June-July 2022https://t.co/92aYVYU4Yt pic.twitter.com/em7CsDBWUf— glassnode (@glassnode) November 13, 2022
Dans le détail, Glassnode note que la tendance s’observe chez tous les types d’investisseurs. Pour celles et ceux qui détiennent moins de 1 BTC comme pour celles ou ceux qui sont à ranger parmi la catégorie des baleines. La plateforme note par ailleurs que la tendance s’est aussi observée sur les stablecoins. Et qu’elle aussi s’accentue depuis le crash de FTX.
Doit on y voir un retour de la tendance haussière ?
En règle générale, le retrait d’actifs numériques de plateformes agit comme un paramètre haussier. En effet, dans pareil cas de figure, la pression vendeuse diminue. Ce qui a tendance à pousser le prix de l’actif vers le haut étant donné que les vendeurs sont moins nombreux. Mais dans ce cas précis, il semblerait que cela ressemble plus à une crise de confiance.
Rappelons qu’avant l’annonce de sa faillite, l’exchange FTX était considéré comme le second exchange au monde derrière la plateforme Binance. Son effondrement est donc particulièrement impactant pour l’ensemble du marché.
Va-t-on vers une ère du self-custody ?
Le fameux adage “Not your keys, not your coins” n’a jamais été aussi rempli de sens qu’aujourd’hui. Et de nombreuses voix se font déjà l’écho des portefeuilles. Dès le 13 novembre, en pleine affaire FTX, Anthony Sassano, éducateur Ethereum a donné son avis sur la question. En arguant qu’il considérait que les détenteurs d’actifs numériques ne devraient pas conserver leurs actifs sur des bourses centralisées. Selon Michael Saylor, les portefeuilles self-custody jouent le rôle de contre-pouvoir par rapport aux acteurs centralisés comme Binance ou Coinbase.
Même CZ, le PDG de la plateforme Binance a abondé dans ce sens. S’il sait qu’il marche sur des œufs sur ce sujet, l’homme d’affaire a tenu à rappeler que la possibilité de détenir soi-même ses actifs était un droit fondamental :
Self custody is a fundamental human right.
You are free to do it at any time.
Just make sure you do do it right.
Recommend start with small amounts to learn the tech/tools first.
Mistakes here can be very costly.
Stay #SAFU— CZ 🔶 BNB (@cz_binance) November 13, 2022
L’auto-détention est un droit humain fondamental.
Vous êtes libre de le faire à tout moment.
Assurez-vous simplement de le faire correctement.
Nous vous recommandons de commencer par de petites quantités pour apprendre la technologie et les outils.
Les erreurs peuvent être très coûteuses.
Le rapport publié par Glassnode s’interroge également sur le caractère durable de cette observation. Sur ce point, le rapport estime que l’effondrement de FTX aura des conséquences sur de nombreux pans de l’économie crypto. Et notamment sur les méthodes de stockage. La fuite des capitaux pour des wallet self-custodial n’est donc peut-être qu’à ses débuts.