Souvent pointée du doigt pour son empreinte carbone, la blockchain Bitcoin a vu sa consommation énergétique grimper de plus de 40 % sur les 12 derniers mois, selon le rapport du T3 2022 de Bitcoin Mining Council, qui représente plus de 50 sociétés de minage Bitcoin. De quoi mettre le feu aux poudres. Les associations écologiques, à l’image de GreenPeace, montent à nouveau au créneau. Mais Bitcoin pourrait aussi se heurter à la pression règlementaire.
Bitcoin : De plus en plus énergivore ?
Le réseau Bitcoin fonctionne selon un protocole Proof of Work. C’est-à-dire que pour valider les transactions sur le réseau, des ordinateurs extrêmement puissants doivent résoudre une quantité astronomique de calculs. Basé sur la puissance de calcul, le mécanisme de validation fait la part belle à la ruée vers des machines de plus en plus puissantes. Et utilisant, inéluctablement plus d’énergie.
Quoi qu’il en soit, le dernier rapport du Bitcoin Mining Council (BMC) met en avant le fait que la consommation énergétique de l’extraction a grimpé de 41 % en glissement annuel. Si le chiffre avancé a de quoi faire peur, ce même rapport tend à en minimiser la portée. En précisant notamment que le mix énergétique utilisé est de plus en plus axé sur la durabilité. Pour le sixième trimestre consécutif, le mix énergétique utilisé est composé à plus de 50 % d’énergies renouvelables. Sur ce trimestre, il atteint même 59.4 %. En somme, Bitcoin consommerait plus, mais ne polluerait pas forcément plus.
L’investissement en crypto-monnaies est proposé par eToro (Europe) Ltd en tant que PSAN, enregistré auprès de l’AMF. Les crypto-monnaies sont très volatiles. Pas de protection des consommateurs.
Bitcoin consomme 0,16 % de l’énergie produite dans le monde !
Le rapport du BMC note également que le minage de Bitcoin consomme environ 0,16 % de la production mondiale d’énergie. Ce qui place ce poste relativement proche d’autres industries comme celle des jeux-vidéos. L’extraction de Bitcoin serait par ailleurs responsable de 0,10 % des émissions mondiales de carbone selon le rapport. Une quantité jugée “négligeable” par le BMC.
Parallèlement à ces chiffres, le hashrate Bitcoin atteint des sommets. Rappelons que le hashrate mesure la puissance de calcul globale sur l’ensemble du réseau Bitcoin. Sur le troisième trimestre 2022, le hashrate a augmenté de 8,34 %. En considérant la hausse sur les 12 derniers mois, celle-ci est proche des 75 %. Le tout, dans un contexte de bear market impactant négativement le cours du Bitcoin et le marché des actifs numériques.
Désormais, le hachage Bitcoin représente 99 % de l’ensemble du hachage de l’univers crypto. L’utilisation de 41 % d’énergie supplémentaire a par ailleurs permis de rendre le réseau 73 % plus sécurisé en prenant, ici encore, une période de glissement de 12 mois. Comme le détaillait hier sur Twitter, Michael Saylor :
In Q3 2022, #Bitcoin mining efficiency increased 23% YoY, and sustainable power mix was 59.4%, above 50% for the 6th quarter in a row. The network was 73% more secure YoY, only using 41% more energy, and is now 99% of all crypto hashing power.https://t.co/B0jlkWHYgg
— Michael Saylor⚡️ (@saylor) October 18, 2022
La pression règlementaire pourrait s’intensifier !
L’augmentation de l’énergie utilisée pour miner du Bitcoin continue donc à faire grincer des dents. Et à terme, cela pourrait resserrer l’étau règlementaire autour de la mère des cryptomonnaies. D’autant plus que Bitcoin semble aujourd’hui bien seul. En effet, Ethereum, le second réseau blockchain, vient récemment de basculer d’un protocole Proof of Work à un protocole Proof of Stake. Ce changement de protocole a permis à la blockchain Ethereum d’abaisser son empreinte carbone de 99,98 %. Si auparavant, les deux premiers projets cryptos fonctionnaient selon la Proof of Work, Bitcoin apparait aujourd’hui bien seul. Et pourrait, à terme, se retrouver fragilisé par cette position.
Si la première version du texte MiCA (Market in Crypto Assets) avait été balayée d’un revers de main, notamment parce qu’elle prônait l’interdiction totale du minage crypto, la problématique de l’impact carbone est toujours présente chez le législateur. Et légitimement, la question de l’atténuation de l’empreinte carbone de Bitcoin continue à se poser. Hier, l’Union Européenne publiait une plan d’action pour la mise en place d’un Green Deal européen ainsi que le plan REPowerEU. Dans les deux cas, les questions autour de la surveillance des activités de minage crypto sont avancées. Outre Atlantique, si la question a déjà été soulevée à maintes et maintes reprises, les plans d’actions manquent encore.
Certaines organisations comme Greenpeace appellent également à encourager Bitcoin à passer à la preuve d’enjeu. Avec notamment, le lancement de sa campagne “Changez le code, pas le climat“. Par ailleurs, d’autres organisations comme l’Observatoire et Forum européen des blockchains ont suggéré à l’UE d’adopter des mesures d’atténuation de l’empreinte carbone des actifs numériques.