Les banquiers centraux se montrent très critiques à l’égard de Bitcoin, notamment au sein de la BCE. Ainsi, Gabriel Makhlouf déclare son incompréhension vis-à-vis des investisseurs choisissant les crypto-actifs.
Bitcoin a connu en janvier une véritable flambée. Pour nombre d’observateurs et de détracteurs, l’actif réunit tous les ingrédients d’une bulle spéculative. La volatilité de la cryptomonnaie lui vaut des critiques des banquiers centraux.
Mais son adoption croissante suscite aussi des appels à la régulation. D’ailleurs, pour un cadre de Goldman Sachs, Bitcoin doit déclencher des crises d’hyperventilation au sein des gouvernements. La présidente de la BCE, Christine Lagarde, appelait en janvier à réguler.
Le membre de la BCE ne comprend pas les investisseurs
D’autres membres de la banque centrale européenne font part de leur défiance à l’égard de la cryptomonnaie. C’est le cas par exemple de Gabriel Makhlouf, représentant du conseil de la BCE. Selon lui, les investisseurs doivent tout bonnement se préparer à perdre leur argent.
Gabriel Makhlouf exprime plus largement une profonde incompréhension. « Personnellement, je ne sais pas pourquoi les gens investissent dans ce genre d’actifs, mais ils les considèrent clairement comme des actifs », déclare-t-il sur Bloomberg TV.
Pour le gouverneur de la banque centrale irlandaise, les institutions ont un rôle à jouer pour protéger les individus. Il se range ainsi sans ambiguïté sur la même ligne que le patron de la banque d’Angleterre, Andrew Bailey.
Ce dernier reproche en particulier aux cryptomonnaies leur trop forte volatilité. « Toute la question est de savoir si les individus ont l’assurance que leurs paiements seront effectués dans quelque chose dont la valeur est stable », soulignait-il récemment.
Les appels à la régulation de Bitcoin montent
Mais Bailey juge également nécessaire d’encadrer ces actifs dans le cadre de la lutte contre la criminalité. Il appelle ainsi à établir une « norme de confidentialité pour les transactions ». Un tel standard serait ainsi dans l’intérêt du public, juge le banquier.
Cette opinion n’est pas isolée parmi les banquiers centraux et les régulateurs. « Je pense que de nombreuses cryptomonnaies sont utilisées comme un moyen de transaction pour réaliser des financements illicites », estime Janet Yellen, la Secrétaire au Trésor.
Et selon elle, l’État doit donc « examiner les moyens de réduire cette utilisation et nous assurer que le blanchissement d’argent n’utilise pas ce canal. » Ces déclarations faisaient d’ailleurs échos à celles de la patronne de la BCE.
Bitcoin « est un actif hautement spéculatif, qui a mené des affaires bizarres et certaines activités de blanchiment d’argent intéressantes et totalement répréhensibles », confiait Christine Lagarde lors de la conférence Reuters Next.
Elle préconise en conséquence l’adoption de règles internationales, en commençant par les pays membres du G7. « Il doit y avoir une réglementation. Elle doit être appliquée et acceptée au niveau mondial. Car s’il y a une échappatoire, elle sera utilisée », justifiait-elle.