Le basculement de la Proof of Work vers la Proof of Stake sur le réseau blockchain Ethereum marginalise de plus en plus le Bitcoin. Pourtant, la mère des cryptomonnaies pourrait afficher un bilan carbone neutre dès 2024. C’est en tout cas ce qu’affirme une étude de BatcoinZ.
Bitcoin : de plus en plus écologique ?
La problématique écologique autour du Bitcoin et des protocoles Proof of Work ne date pas d’hier. Dans le cadre de la mère des cryptomonnaies, le protocole a été articulé selon un principe simple : l’accroissement de la difficulté à miner. Un élément qui sacralise la puissance de calcul et les appareils toujours plus performants. Et inéluctablement, de plus en plus polluants.
En Europe, la règlementation MiCA avait déjà tenté de mettre des bâtons dans les roues au Bitcoin. Avant qu’une levée de boucliers n’appelle à plus de mesure et à une révision de la règlementation. Outre-Atlantique, la Maison Blanche a déjà commandé une étude pour déterminer la consommation énergétique du Bitcoin ainsi que d’autres actifs. Les conclusions de cette enquête permettront d’influencer la politique règlementaire du pays. De son côté, l’État de New York a d’ores et déjà pris certaines mesures. En interdisant notamment l’établissement de nouvelles activités minières basées sur le protocole de la Proof of Work.
Cette omniprésence du volet écologique autour du Bitcoin appelle donc les mineurs à un système plus vertueux. Et il semblerait que cela aille dans le bon sens avec un recours de plus en plus fréquent aux énergies renouvelables pour le minage du Bitcoin. En juillet dernier, un rapport du Bitcoin Mining Council mettait en avant que 60 % du minage du Bitcoin avait recours aux énergies vertes. Un chiffre en hausse de 6 points par rapport à l’année 2021. Ces dernières semaines, la demande d’électricité pour le minage du Bitcoin a aussi beaucoup chuté : – 21 % comme le relevait Finbold le mois dernier. Cette baisse est en grande partie due au bear market que nous traversons actuellement.
Bitcoin peut-il être neutre en carbone en 2024 ?
La volonté de l’industrie du minage de basculer vers des solutions plus durables pourrait conduire à terme à la neutralité carbone. Ce sont en tout cas les conclusions d’une étude publiée par la plateforme BatCoinz, comme l’illustre le graphique ci-dessous :
En mars 2021, le minage du Bitcoin exploitait à 41 % des énergies neutres en émission de CO2. Aujourd’hui, ce chiffre atteint le seuil des 62 %. Et l’amélioration pourrait être continue. En mars 2023, BatCoinz estime que le minage du Bitcoin sera assuré à plus de 72 % par des énergies renouvelables. À la fin de l’année 2024, le minage pourrait être entièrement couvert par ce type d’énergie. Assurant au passage, la neutralité carbone du Bitcoin.
Pour arriver à ces conclusions, l’étude se base sur le recours à un processus bien particulier : le gaz de torche. Depuis mai 2021, cette méthode prend de plus en plus de poids pour le minage du Bitcoin avec un taux de croissance mensuel de 8,3 mégawatts par mois depuis mai 2021.
C’est en supposant un taux de croissance désormais plus modeste de 6,9 mégawatts par mois que l’enquête aboutit à une neutralité carbone du réseau Bitcoin pour décembre 2024. Si l’étude ne fait pas l’impasse sur l’augmentation attendue du taux de hachage (difficulté du minage), les analystes considèrent que l’efficience des mineurs et le recours plus systématique aux énergies renouvelables offrent un contrepoids à cet élément.