Pour le PDG du site e-commerce Etsy, Bitcoin n’est tout simplement pas adapté aux paiements. Et cet avis est notamment partagé par un dirigeant de Mastercard. Et la raison est simple : volatilité.
Bitcoin peut-il permettre de régler des achats du quotidien ? En théorie, oui. Mais ses détenteurs y voient avant tout un placement financier, notamment de long terme. Ce n’est pas propre au BTC néanmoins.
Seuls 11% d’utilisateurs de crypto réalisent des paiements par le biais de leurs actifs, d’après une récente étude de Binance. Néanmoins, dans certains pays, de grandes enseignes acceptent Bitcoin. C’est le cas de Pizza Hut au Venezuela. L’inflation y contribue cependant.
Bitcoin n’est pas « encore tout à fait prêt »
Dans d’autres économies, en particulier en Europe et en Amérique du Nord, Bitcoin est essentiellement un instrument financier, non un moyen de paiement. Le PDG du site Etsy n’envisage d’ailleurs pas d’autoriser les règlements en BTC.
« Je ne pense pas qu’il soit encore tout à fait prêt », juge donc Josh Silverman sur Yahoo Finance. « Il faut que beaucoup de gens le détiennent avant qu’il ne soit réellement utile de le proposer. Il ne faut jamais dire jamais, mais je ne pense pas que 2021 soit l’année où nous donnerions la priorité à cela », ajoute-t-il.
Les trop fortes fluctuations de Bitcoin compliquent en effet son utilisation pour des paiements. Mais pour Josh Silverman, la crypto conserve en outre une dimension trop spéculative pour constituer un instrument de trésorerie.
« Je ne pense pas que ce soit notre travail de spéculer avec l’argent de nos actionnaires. Le cash dont dispose Etsy dans son bilan reste dans des titres très sûrs », préfère-t-il. Et l’e-commerçant n’est pas le seul à adopter une telle ligne.
Bitcoin pour payer ? « Il est trop volatil »
Pour la vice-présidente exécutive de Mastercard, la volatilité de Bitcoin représente indéniablement un obstacle. « Bitcoin ne se comporte pas comme un instrument de paiement. Il est trop volatil et les transactions sont trop longues », argue Ann Cairns.
Mastercard s’intéresse cependant à la crypto, mais à des tokens dont la valeur s’avère beaucoup plus stable. L’entreprise discute ainsi avec des banques centrales pour intégrer des stablecoins à son réseau.
Quant à Bitcoin, juge-t-elle, il est plus approprié de le considérer comme une réserve de valeur, au même titre que l’or.
« Donc si vous et moi allions prendre un café, et que je décidais de payer avec des bitcoins, notre café pourrait me coûter, je ne sais pas, 40% de plus au moment où il sera servi. Et il faut 10 minutes pour traiter la transaction », déclare Cairns pour l’illustrer.