La problématique des émissions carbone autour du Bitcoin et des blockchains fonctionnant sur le principe de la Proof of Work ne date pas d’hier. Si les mineurs cherchent continuellement de l’énergie bon marché, il semblerait que certains acteurs du secteur soient aussi sensibles aux sources de production de l’énergie qu’ils utilisent. En Pennsylvanie (USA), l’entreprise de minage Terawulf cherche à miner du Bitcoin grâce à l’énergie nucléaire. Voyons cela de plus près !
La sobriété énergétique : sujet brûlant dans l’univers crypto !
En France, comme dans de nombreux pays occidentaux, la thématique environnementale est désormais au cœur des préoccupations du public. Pour parler du cas français, depuis 2019, les préoccupations environnementales sont devenues le sujet le plus important. Devant d’autres thématiques centrales comme l’emploi.
Appliqué au monde des cryptomonnaies, c’est donc la question de l’extraction et notamment le minage Bitcoin qui pose un problème. Et cette thématique centrale, certains acteurs crypto comme l’entreprise Terawulf l’ont bien compris. La société américaine se présente comme le leader mondial du minage durable de Bitcoin. Elle a déjà œuvré via de nombreux partenariats à rendre le minage du Bitcoin plus respectueux de l’environnement.
Pour autant, contribuer à rendre Bitcoin plus vert n’est pas chose aisée. Car l’écologie se heurte parfois à des réalités économiques et au coût de l’énergie. Actuellement, près de 60 % du mix énergétique utilisé pour miner du Bitcoin est issu de combustibles fossiles. Des chiffres auxquels restent évidemment sensibles les régulateurs du monde entier. Certains pays ou états ont déjà légiféré en la matière.
C’est notamment le cas de l’état de New York qui a signé l’an dernier un moratoire de 2 ans interdisant l’installation de nouveaux mineurs alimentés par des combustibles fossiles. En Europe, la question avait également été soulevée dans la première version du projet de loi MiCA.
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Nautilus, le prochain de minage alimenté par l’énergie nucléaire !
C’est donc dans le nord-est de la Pennsylvanie que Terawulf a posé ses valises pour son nouveau projet : Nautilus. Un projet qui doit permettre d’extraire du Bitcoin par le biais de l’énergie nucléaire. Selon la société, le projet Nautilus sur lequel elle travaille depuis 2021 devrait atteindre sa capacité maximale d’ici quelques semaines. La flotte de minage composée de 15 000 appareils devrait pouvoir atteindre un taux de hachage de 1,6 exahash par seconde.
Pour recontextualiser ces chiffres dans un univers plus global, la puissance actuel du réseau Bitcoin fonctionne à environ 294 exahash par seconde. À elle seule, la ferme Nautilus va donc représenter 0,54 % de la puissance de calcul totale nécessaire au bon fonctionnement du réseau. Si l’on ajoute à ce nouveau projet l’installation hydroélectrique à Lake Marina qui atteint un taux de hachage de 3,8 EH/s, Terawulf continue d’affirmer son leadership dans le domaine du minage responsable.
Une activité qui permet aussi de fluidifier le réseau !
Dans le cas de l’exploitation à Lake Marina, qui est aussi le premier projet de Terawulf, le choix du lieu n’a évidemment pas été effectué au hasard. Nazar Khan, le cofondateur de l’entreprise a décidé de choisir ce lieu stratégique parce que la production énergétique y était très abondante et qu’elle était également issue d’énergies renouvelables comme l’hydroélectrique.
Selon Khan, la capacité productive fluctuait entre 4 et 5 gigawatts, alors que la demande locale n’était en capacité d’absorber qu’un ou 1,5 gigawatt. Un excédent qu’il est nécessaire de transporter et qui sert essentiellement à alimenter la ville de New York. Pour Khan, connaître les demandes énergétiques locales est la clé pour placer stratégiquement des centrales minières :
Nous situons nos charges dans des endroits où l’offre d’électricité est élevée et la demande faible, de sorte que nous pouvons être un “puits” pour absorber de l’énergie à des prix intéressants tout en offrant un moyen de vendre de l’électricité dans des endroits où il n’y a généralement pas beaucoup d’acheteurs.
Si l’emplacement est primordial, Khan estime qu’il l’est d’autant plus lorsque l’on traite avec des énergies renouvelables. Et notamment sur le nucléaire ou les centrales hydroélectriques qui produisent en continu. Amenant parfois à des risques pour le réseau électrique qui peut être sur-chargé. D’une certaine manière, l’industrie minière peut également contribuer à fluidifier le réseau en jouant le rôle de tampon entre l’offre et la demande.
L’adaptabilité des appareils de minage Bitcoin en fait aussi un fort atout. Car en cas de forte demande, il est possible d’éteindre instantanément, ou presque, les appareils de minage. En cas d’offre élevée, les appareils de minage peuvent alors absorber facilement le surplus. Terawulf prouve une nouvelle fois que le minage peut se conjuguer avec plusieurs aspects vertueux. De quoi redonner de l’espoir à celles et ceux qui souhaitent investir dans le Bitcoin et qui sont parfois freinés par son impact écologique.
Source : Decrypt
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Charles Ledoux
