Les blockchains à transactions réversibles sont présentées comme étant une solution alternative pour contrer le crime. Mais cela va pourtant à l’encontre de ce que Bitcoin avait bâti dans l’idée d’un modèle décentralisé et non contrôlé par une quelconque entité. C’est pourtant l’université de Stanford qui en a fait la proposition en affirmant que cela pourrait aider à lutter contre le crime.
Si les cryptos restent fermement affiliées au dark web, les mentalités changent petit à petit. Cette proposition arrive dans un contexte où le business basé sur la criminalistique blockchain est en plein essor. Car contrairement à ce que l’on peut penser, Bitcoin et tous ses homologues ne sont pas totalement opaques au tracement des transactions. Il est possible de retracer tout le parcours effectué par les transactions sur les wallets pour déterminer qui est l’auteur d’un potentiel crime lié aux cryptos. Ainsi, l’idée de blockchains réversibles n’est pas si étonnante et devrait éviter d’avoir recours à ce genre d’enquête longue donnant toutefois de bons résultats.
Les blockchains réversibles : un réducteur de risques pour les institutions financières
Si les institutions financières sont si réticentes à intégrer les cryptos dans leurs services, c’est bien à cause de cette difficulté à retracer les transactions effectuées. Une réversibilité intégrée à la blockchain faciliterait grandement les enquêtes tout en rassurant les banques. Pour le moment, trouver une potentielle fraude est très technique et peut prendre jours, mois, voire années.
Les enquêteurs doivent examiner les transactions enregistrées sur les blockchains en déjouant toutes les tentatives de la part des criminels de masquer leurs transactions de jetons. Cela passe par le basculement très rapide entre différents registres, le masquage d’adresses IP, l’utilisation d’un mixer qui va regrouper plusieurs transactions en un bloc pour dissimuler les pistes, etc. La recherche de ces fraudes constitue un manque à gagner colossal pour les institutions. Ci-dessous un graphique qui nous présente le volume d’argent blanchi estimé par année et en dollar sur le marché crypto.
Au-delà du blanchiment, le monde crypto a connu un essor financier sans précédent qui a marqué son apogée en 2021. Depuis, un bear market frappe celui-ci, mais des signaux haussiers semblent se faire de plus en plus remarquer. Si vous pensez que le marché va bientôt reprendre, c’est sans doute le bon moment pour investir dans la technologie blockchain, et par conséquent, dans les cryptos !
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La blockchain réversible : seule voie vers l’adoption générale ?
Le problème avec les blockchains non réversibles, c’est qu’elles n’offrent aucune garantie et aucune stabilité. Malheureusement, cela constitue un trop gros obstacle pour les institutions financières qui ne peuvent avoir la main mise sur ce genre de système. Pour offrir de la crypto-monnaie au grand public, il faut cependant que les forces de l’ordre puissent garantir de défendre les intérêts des banques.
De plus, la blockchain actuelle rend difficile la correction d’erreurs “fat fingers” qui peuvent parfois être très dommageables pour le marché. Le terme “fat finger” désigne une erreur des traders qui manipulent les chiffres avec des raccourcis clavier et vont donc très vite. Il arrive occasionnellement qu’un ordre ne soit pas entré correctement et que le prix affiché soit bien inférieur à celui réel ou que la devise ne soit pas correcte. Ainsi, un ordre libellé en dollar peut se transformer en yen et faire de gros dégâts à cause d’un moment d’inattention. Dans ce cas, il faut pouvoir vite retrouver l’origine du problème et le corriger. Ce genre de problème peut être difficilement géré sur la blockchain.
Quel avenir pour des blockchains non décentralisées ?
Vous pouvez l’imaginer, ce concept pose de gros problèmes quant à l’essence même de la technologie blockchain. Avec cette notion, c’est l’idée de blockchain même qui est corrompue. L’ouverture de la blockchain à la réversibilité, pourrait la rendre tout aussi vulnérable que les devises traditionnelles contrôlées par des entités. La décentralisation est au cœur de l’intérêt que le monde porte à la technologie blockchain, et l’en posséder n’aurait que très peu de sens. Que ce soit pour des raisons idéologiques ou de confidentialité, le modèle crypto est fortement incompatible avec les régulateurs. C’est cette idée d’anonymat qui attire tant et qui effraie aussi les États et les banques. Car la blockchain favorise les fraudes aux taxes, ainsi que la vente de produits illégaux.
Mais des pointures du monde crypto semblent reconnaître l’intérêt que pourrait avoir une blockchain réversible. C’est le cas de Vitalik Buterin, le co-fondateur d’Ethereum qui semble ne pas être contre l’idée de développer une sous-couche réversible basée sur Ethereum. Cet Ethereum bis, aurait pour fonction de supporter des transactions transparentes avec la possibilité de les annuler durant X jours. Ainsi, cela faciliterait l’établissement de contrats entre différentes parties sans pour autant se substituer à la blockchain initiale Ethereum.
Someone should come along and issue an ERC20 called "Reversible Ether" that is 1:1 backed by ether but has a DAO that can revert transfers within N days. https://t.co/nulwg6W7N5
— vitalik.eth (@VitalikButerin) April 20, 2018
Les entreprises criminalistiques : future concentration du pouvoir
Une blockchain mutable (qui peut être inversée au niveau des transactions) risquerait de donner aux entreprises criminalistiques le monopole du contrôle des blockchains. Les organismes gouvernementaux et institutions financières doivent pouvoir contrôler les finances des entreprises pour éviter la fraude. L’adoption massive d’une blockchain réversible donnerait aux sociétés criminalistique la protection de l’intégralité de la blockchain. Cela poserait un très gros problème où il faudrait faire confiance à des entreprises privées pour gérer une monnaie globale.
Il semblerait que la blockchain soit totalement incompatible avec le modèle financier existant. Il y a peu de chances que ces blockchains réversibles obtiennent un succès à la mesure de ce qu’a pu être Bitcoin. Si la finance décentralisée n’arrive pas à proposer une solution qui puisse concilier stabilité et un processus décentralisé similaire, les institutions financières risquent de continuer à bouder les cryptos. Quoi qu’il en soit, le marché crypto regorge de nouveaux projets qui ne demandent qu’à être découverts, rendez-vous sur notre page des meilleurs projets crypto du moment pour en savoir plus !