Face à la menace des régulateurs chinois, 3 actions pourraient baisser à la réouverture des marchés boursiers américains ce mardi. Tour d’horizon de ces titres à éviter pour celles et ceux qui investissent sur les marchés américains.
Didi : Le Uber Chinois en Danger ?
Seulement 4 jours après son entrée en bourse remarquée aux Etats-Unis, le géant Didi est d’ores et déjà dans le collimateur des autorités régulatrices chinoises. En cause, des pratiques jugées anti-concurrentielles par Pékin. Depuis ces annonces, l’application n’est plus disponible au téléchargement en Chine. Si les utilisateurs l’ayant déjà téléchargé pourront continuer à l’utiliser, ces annonces risquent d’avoir un véritable impact sur le chiffre d’affaire de la société, comme le précise l’un de ses portes-paroles.
Pourtant, le parcours de l’entreprise avait tout du conte de fée. En 2015, après une folle expansion, l’entreprise rachète son principal concurrent local, avant d’évincer Uber l’année suivante. Année après année, Didi s’est développé pour diversifier son offre et l’étendre aux vélos en libre service ou encore au covoiturage.
Demain, l’entreprise, aux plus de 375 millions d’utilisateurs à travers le monde, pourrait voir le cours de son action dévisser dès l’ouverture des bourses américaines. Des bourses qui sont restées fermées ce lundi pour cause de jour férié aux Etats-Unis (fête nationale américaine). A la clôture du marché vendredi dernier, le cours de l’action Didi était de 15,53 USD.
Kanzhun : Un Géant du Recrutement en Surcis ?
La société Kanzhun LTD est une holding chinoise qui s’est spécialisée dans le service de recrutement en ligne. Il s’agit d’un service qui met en relation, au moyen d’une application mobile, les demandeurs d’emploi avec les entreprises ayant besoin de main d’oeuvre.
Comme Didi, la multinationale chinoise s’est introduite en bourse le mois dernier, aux Etats-Unis. Comme pour Didi ou Full Truck Alliance, le gouvernement chinois vient d’ouvrir une enquête. Une enquête qui devrait permettre de vérifier que la sécurisation des données de l’entreprise est bien efficace.
A la clôture des marchés américains vendredi dernier, le cours de l’actif s’affichait à 36,31 USD. Nul ne doute que celui-ci devrait baisser fortement dès la réouverture ce mardi matin.
Full Truck Alliance : Vers l’ouverture d’une Enquête de Cybersécurité
L’entreprise, et ses filiales Huochebang et Yunmanman, devrait elle aussi connaître un mardi périlleux sur les marchés américains. En cause, une enquête ouverte par les régulateurs chinois sur la cybersécurité de sa solution. C’est un véritable coup dur pour ce que les marchés définissent comme le “Uber des camions poids-lourds“.
Le groupe qui compte plus de 10 millions de chauffeurs et près de 5 millions de propriétaires de poids-lourds pourrait aussi connaître une forte baisse du cours de son action dès ce mardi. Rappelons que l’enquête sur la cyber-sécurité empêche la société auditée de pouvoir enregistrer de nouveaux utilisateurs. Vendredi dernier, à la clôture, l’actif affichait un cours de 19,02 USD. Reste à savoir dans quelles proportions ce dernier cours connu va dévisser mardi matin aux Etats-Unis.
Comment Expliquer cette Chasse aux Sorcières ?
Si Pékin semble justifier ses choix par la “sécurisation des données nationales”, il semblerait que l’Administration Chinoise du Cyberespace (CAC) se lance dans une opération plus large de répression des entreprises technologiques locales.
Néanmoins, un point commun entre ces entreprises nous interpelle : si elles sont toutes chinoises elles ont surtout toutes eu l’ambition d’une introduction boursière sur des marchés américains. De plus, ces sociétés sont soutenues par des poids lourds de la tech américaine : Apple avec Didi ou encore Full Truck Alliance par le géant Alphabet dont Google est une filiale. Des poids lourds qui inquiètent particulièrement Pékin, qui craint que des données d’utilisateurs chinois ne puissent être utilisées.
Par ces enquêtes, le gouvernement chinois entend aussi vraisemblablement décourager les entreprises nationales à s’introduire en bourse aux Etats-Unis. Rappelons au passage qu’Alibaba et sa filiale fintect “Ant Group” avait déjà renoncé à son introduction en bourse (IPO) aux Etats-Unis, sous la pression des autorités chinoises. Un ensemble de décision qui s’explique aussi en grande partie par la guerre commerciale sans merci que se livre la Chine et les Etats-Unis depuis quelques années.