
Le directeur général de la Banque des règlements internationaux (BRI), Agustin Carstens, a annoncé soutenir les banques centrales qui travaillaient à l’émission d’une monnaie numérique.
Connu pour sa position très critique envers les crypto-monnaies et notamment Bitcoin, Carstens a récemment déclaré que « la situation pourrait évoluer plus vite » qu’il ne le pensait, tout en indiquant que son institution « soutenait les efforts des banques centrales visant à créer des versions numériques des monnaies des États ».
“De nombreuses banques centrales y travaillent. Nous y travaillons et les soutenons. Nous pensons qu’il existe un marché et que nous devons être en mesure de fournir des devises numériques de banques centrales.” a-t-il dit lors d’une interview accordée au FinancialTimes.
La banque des banques centrales n’a jamais été tendre avec les crypto-monnaies. A l’automne 2018, Carstens déclarait que les crypto-investisseurs « n’achetaient rien de plus qu’un algorithme logiciel » et qu’aucune crypto-monnaie n’était une véritable unité de compte ou un instrument de paiement.
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Plus tôt en mars, le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, un organe de la BRI, estimait que la croissance des plateformes de négociation d’actifs cryptographiques et des nouveaux produits financiers liés à ces technologies pourrait potentiellement poser des problèmes pour la stabilité financière et augmenter les risques auxquels les banques sont exposées.
Depuis plusieurs mois, un certain nombre de banques centrales travaillent sur le sujet. En avril 2019, le World Economic Forum (WEF) indiquait qu’au moins 40 banques centrales autour du monde effectuaient des recherches sur les monnaies numériques de banques centrales (CBDC).
L’arrivée du réseau social de Palo Alto, Facebook, et son futur jeton numérique Libra, effrayerait les banquiers centraux. Un récent rapport de la BRI affirme que les pièces soutenues par des géants de la technologie pourraient « rapidement établir une position dominante dans la finance mondiale et constituer une menace potentielle pour la concurrence, la stabilité et le bien-être social ».
“La question est de savoir comment la monnaie (de Facebook) sera utilisée ? […] et comment la confidentialité des données sera protégée ? Un moyen très simple de réguler cela consiste à appliquer les règles de lutte contre le blanchiment d’argent.” a conclu Carstens.
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