Mettre le feu à des pneus pour alimenter le mining de bitcoin, voilà l’idée folle qui horrifie les membres de la communauté régionale.
Stronghold Digital Mining veut brûler des pneus pour miner du BTC
Stronghold Digital Mining est une société de mining de bitcoin située aux États-Unis, à Nesquehoning, Pennysylvanie. Récemment, l’entreprise a demandé à l’Agence de protection de l’environnement la permission de brûler des pneus pour générer de l’énergie afin d’alimenter son installation minière de bitcoin.
Stronghold Digital Mining assure qu’elle ne fait que réutiliser des déchets, mais les opposants s’inquiètent des risques d’émission et du danger potentiel pour la santé humaine. L’entreprise est spécialisée dans le recyclage de déchets et génère de l’énergie de cette manière depuis plusieurs années. Toutefois, l’idée des pneus paraît trop dangereuse pour les habitants proches.
Interrogée, Carol Etheridge, qui vit près du site de l’entreprise, déclare :
« J’ai été choquée. C’est terrible. Je n’arrive même pas à croire que les gens puissent être autorisés à brûler des pneus. »
Un moyen comme les autres de miner du bitcoin ?
En 2023, l’idée paraît archaïque. Et pourtant, cela était tout à fait autorisé autrefois. La méthode était même approuvée par l’EPA. Il s’agissait alors d’une méthode alternative aux combustibles fossiles conventionnels.
En 2017, Standard American Mining employait d’ailleurs cette même méthode et brûlait régulièrement des pneus afin de créer un système similaire à celui voulu par Stronghold Digital Mining. Les faits se déroulaient alors en Caroline du Nord, comme l’indique Vice dans un article de l’époque.
Toutefois, si cela est maintenant prohibé, c’est pour une bonne raison. La combustion de pneus libère des gaz et des substances gravement nocives pour la santé. Les dioxines, les furannes et les polychlorobiphényles de type dioxine exposent les personnes qui les respirent à de graves dangers, comme l’indique le CDC (Centers for Disease Control and Prevention).
Une fausse bonne idée
Sur son site web, Stronghold Digital Mining affirme être spécialiste de la réutilisation de déchets. Elle insiste aussi sur le fait qu’elle « améliore activement l’environnement ». Toutefois, il faut nuancer ici aussi. Si l’entreprise fait effectivement un travail remarquable, tout n’est pas parfait.
Ainsi, Charles McPhedran, avocat de Earthjustice affirme que les émissions de dioxyde de souffrent et de dioxyde d’azote ont augmenté après que Stronghold a pris possession de la zone d’activité. Selon lui, l’effet de Stronghold sur l’environnement est alors similaire à la combustion de charbon pour produire de l’énergie, rapporte StateImpact.
Stronghold devra donc trouver une autre solution afin d’alimenter son minage de bitcoin. Cette affaire vient toutefois alimenter le débat sur la consommation d’énergie de Bitcoin et de la menace potentielle que le réseau représente pour l’environnement.
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