Hier, les bourses du monde entier ont accueilli favorablement les annonces rassurantes de la FED. Les perspectives d’un cessez-le-feu en Ukraine ont aussi alimenté la tendance observée sur la séance de mercredi. Mais la crise sanitaire rôde toujours, notamment en Chine ou les autorités reconfinent parfois massivement.
Resserrement de la politique monétaire, évolution du conflit armé entre Ukraine et Russie, situation sanitaire en Chine, voila en somme les 3 variables prioritaires pour les marchés mondiaux et pour le CAC 40. Des variables qui risquent d’alimenter les tractations pendant encore plusieurs semaines.
Les marchés séduits par le discours de la FED
La banque centrale américaine fait désormais de la lutte contre l’inflation sa priorité majeure. C’est dans ce contexte que l’organe a annoncé une nouvelle hausse des taux. Un élément déjà largement intégré par les marchés. La FED a d’ailleurs annoncé que cette hausse serait accompagné de six autres pour l’année 2022, c’est à dire lors de chaque réunion programmée. Les marchés anticipent 3 hausses en 2023 puis une ultime hausse des taux en 2024.
Lors de la traditionnelle conférence de presse, Jérôme Powell, le président de la FED a également évoqué la possibilité d’aller encore plus vite si la situation venait à le nécessiter. Et par situation, le boss de la FED évoquait évidemment l’inflation. Selon les estimations de la banque centrale américaine, la hausse des prix pourrait perdurer jusqu’au milieu de l’année 2022 avant de se stabiliser. Fin 2023, elle pourrait retrouver des niveaux proches de l’objectif des 2 %.
Mais le discours de la FED a été surtout été bien perçu par les acteurs financiers par son aspect rassurant. A plusieurs reprises, Jerôme Powell a martelé que l’économie était suffisamment solide pour supporter ces hausses successives.
La prochaine réunion de la FED en mai prochain sera particulièrement scrutée par les marchés. Il sera notamment question de l’ampleur de la réduction de la taille du bilan. Pendant la crise sanitaire, pour soutenir l’économie, la FED avait opté pour une politique massive de rachats d’actifs. Une politique qui voit aujourd’hui la banque centrale américaine à la tête d’un bilan de plus de 9 000 milliards de dollars.
La guerre en Ukraine, une variable clé pour les prochaines semaines
Au côté des décisions de politiques monétaires, le contexte géopolitique pèse aussi de tout son poids sur les bourses du monde entier. Et notamment sur le CAC 40. Si sur le terrain les combats continuent, les discussions entre représentants russes et ukrainiens s’intensifient ces derniers jours.
Hier, le quotidien britannique Financial Times évoquait même certaines mesures concrètes. Avec l’évocation d’un plan de paix provisoire comportant une quinzaine de points. Un plan qui conditionnerait le retrait russe et le cessez-le-feu à l’adoption d’une forme de neutralité de l’Ukraine et au renoncement sans conditions d’adhérer à l’OTAN. Dans une déclaration diffusée hier, le président ukrainien Volodymyr Zelensky présentait les négociations comme plus réalistes mais qu’elles pourraient nécessiter du temps.
Lors de l’annonce du début des opérations militaires en Ukraine, l’action Thalès avait été la seule à progresser sur la séance suivante. Sa baisse sur la journée d’hier pourrait donner quelques indications sur le sentiment des investisseurs. Et celui-ci semble être à l’apaisement. En amont du conflit, la bourse parisienne évoluait proche des 6 800 points. Elle pourrait rapidement retrouver ce niveau en cas de désescalade entre les deux pays.
La Chine reconfine
Comme un air de déjà vu. Il y avait longtemps que le contexte covid n’avait plus joué sur les bourses mondiales. Depuis plusieurs jours, la flambée des cas covid dans certaines provinces poussent les autorités à reconfiner. La métropole de Shenzhen, l’un des coeurs de l’économie chinoise fonctionne au ralenti. Sous l’effet du confinement, les usines ferment.
Cette composante risque bien d’alimenter les chroniques économiques pendant encore plusieurs semaines. A n’en pas douter, les bourses du monde entier garderont un oeil rivé sur l’évolution des conditions sanitaires en Chine. Pour l’heure, le secteur du luxe, qui avait été l’un des plus touchés par la mise à l’arrêt de l’économie chinoise se porte pour le mieux. Les impacts pourraient se ressentir réellement à plus long terme.
Retour sur la séance d’hier
Porté par la déclaration de la FED qui a rehaussé son taux directeur d’un quart de point, les marchés du monde entier ont accueilli la nouvelle positivement. Dans le sillage des bourses américaines (+ 3,8 % pour le NASDAQ, + 1,55 % pour le Dow Jones), la bourse de Paris a également été impactée positivement.
Ainsi, sur la séance d’hier, le CAC 40 s’est relevé de plus de 3,6 %, confirmant au passage, la bonne séance de mardi. Sur les 40 valeurs boursières de l’indice, on notait une progression pour 36 d’entre elles. Seuls Orange, Total Energies, Thalès et Carrefour affichaient une légère baisse.
Dans le détail, la reprise a été plus marquée sur le secteur du luxe. Sur la séance de d’hier, l’action LVMH a progressé de 6,59 %, Kering progressait de 5,53 % tandis que l’action Hermès affichait une hausse de 7,54 % pour venir flirter avec la barre des 1 200 euros l’action. Le secteur bancaire a lui aussi pleinement profiter de la hausse. Sur la séance d’hier, l’action BNP Paribas a progressé de 5,97 %. Crédit Agricole progressait de 6,74 % tandis que l’action Société Générale affichait la plus forte progression de l’indice : + 9,13 %.
A l’heure ou nous écrivons ces lignes, le CAC 40 stagne et affiche une hausse infime de 0,06 %.
Partager
Charles Ledoux
