Que de chemin parcouru par le CAC 40 depuis plus d’un mois lorsque l’indice flirtait alors avec son plus haut niveau historique. A presque 6 900 points le 13 août dernier, le CAC vient de perdre plus de 500 points. La séance de ce lundi s’est d’ailleurs ouverte dans un fort climat de doutes. Avec de nombreuses interrogations pour les bourses du monde entier sur la faillite éventuelle d’un géant chinois de l’immobilier : Evergrande.
CAC 40 : En baisse de 7 % sur le dernier mois
Après 7 mois de hausse consécutive, difficile de croire que le CAC 40 puisse continuer sur sa lancée en septembre. Le graphique suivant, visible sur la plateforme Tradingview permet de se rendre compte de la baisse de l’indice sur les dernières semaines.
Après le pic à la mi-août, l’indice a corrigé fortement une première fois à l’ouverture de la séance du 19 août dernier. Une correction qui s’est ensuite suivie de micro-mouvements haussiers et baissiers. Avant la séance d’aujourd’hui.
Sur la séance du jour, l’indice boursier affiche un recul de près de 3 %. Et un plus bas niveau depuis près de 2 mois. Depuis le pic du 13 août, le CAC 40 vient d’abandonner plus de 7 % de sa valeur. Pour se retrouver aujourd’hui sous le seuil des 6 400 points.
La menace de la faillite d’Evergrande
Pour les observateurs, il s’agit de la principale variable explicative à la baisse du jour. Une variable qui joue aussi fortement sur les places boursières du monde entier comme à Hong Kong. En début de journée, les actions de sociétés d’assurances affichaient une baisse de près de 8 % du cours des titres sur la bourse asiatique.
Le groupe immobilier chinois endetté à hauteur de 300 milliards de dollars cristalise aujourd’hui l’inquiétude des marchés financiers du monde entier. Laissant craindre par ailleurs une faillite similaire à celle qui avait ébranlé les marchés américains en 2008 : Lehman Brothers. Une faillite à l’origine de la fameuse crise des subprimes et qui avait touché les économies du monde entier.
Car le dossier Evergrande laisse effectivement à penser que le gouvernement chinois pourrait ne pas intervenir pour sauver le second promoteur immobilier national de la faillite. Si Pékin est sensible à la situation économique de ses fleurons, le gouvernement pourrait vouloir éviter de tomber dans le soutien coûte que coûte. Au risque d’envoyer des signaux de déresponsabilisation des groupes face à leur endettement. A la manière de ce qu’avait pu faire le gouvernement américain pour la banque Lehman Brothers. Reste que le risque de contagion est encore aujourd’hui difficilement quantifiable.
Quoi qu’il en soit, les marchés scruteront avec attention le paiement d’une partie des intérêts de la dette aux créanciers du groupe. Un paiement prévu ce jeudi. Si le paiement venait à ne pas être honoré, il pourrait précipiter la faillite. L’action Evergrande, côtée à la bourse de Hong Kong, affiche aujourd’hui une baisse de plus de 10 %. Depuis le début de l’année, l’actif est en chute libre : – 84 %.
Les autres variables macro-économiques à considérer
Si le CAC 40 est aujourd’hui directement impacté par le dossier Evergrande, il ne s’agit pas de la seule variable à considérer. Toujours du côté de la Chine, le gouvernement a récemment fait savoir, par l’intermédiaire de son premier ministre que Pékin utiliserait les “outils du marché en vue de stabiliser le prix des matières premières. Une réponse à l’agitation autour du marché des métaux comme le cuivre ou le minerai de fer.
Outre Atlantique, les questions autour de l’augmentation du plafond de la dette fédérale jouent aussi sur les bourses mondiales. A cet effet, les réunions du comité de politique monétaire de la Fed prévues mardi et mercredi, seront particulièrement suivies. La question de la diminution progressive de l’assouplissement monétaire seront bien évidemment au coeur des débats. Nul ne doute qu’ils auront leur influence sur les marchés financiers dans les jours et les semaines à venir.
A l’heure ou nous écrivons ces lignes, 38 des 40 valeurs constituant l’indice s’affichent en baisse. Seul Vinci (+0,84 %) et Safran (+1,40 %) semblent avoir été épargné par la vague de baisse. Pour l’indice boursier français, cette semaine sera donc cruciale à bien des égards. Et les journées de mardi, mercredi mais surtout celle de jeudi risquent d’être riches d’enseignements.