Les autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM) viennent de mettre un tour de vis sur le trading des cryptos. Cette nouvelle survient 1 mois après la faillite de FTX qui semble accélérer la régulation du monde cryptographique. Les plateformes d’échange sont en grande partie ciblées et devront désormais s’abstenir de proposer leur service de levier pour les traders.
Bien sûr, les autorités canadiennes se défendent de ces mesures dans une optique sécuritaire. Avec ces nouvelles dispositions, ces dernières affirment vouloir protéger les investisseurs de pertes conséquentes. Nous retournons avec vous sur cette affaire, qui dit beaucoup du climat actuel qui règne autour de l’univers crypto et des organismes gouvernementaux.
Les effets de levier ne seront bientôt plus possibles pour le trading des cryptos au Canada
Pour le moment, impossible de savoir quand les nouvelles mesures prises par les autorités canadiennes prendront effet. Mais les annonces qui ont été faites risquent d’ores et déjà de fortement impacter le marché.
Entre autres, les traders n’auront plus la possibilité de bénéficier d’effets de levier pour leurs opérations de trading. Cette information concerne aussi bien les clients institutionnels que toute autre organisation.
Pourquoi l’effet de levier sur les cryptos est-il si durement régulé ?
Pour comprendre pourquoi les opérations à effet de levier sont interdites par le Canada, il faut d’abord bien se renseigner sur ce terme. Il s’agit d’un mécanisme qui permet aux traders de démultiplier leurs gains de manière faramineuse. Mais comme toute bonne chose, il y a un revers de la médaille. Car en cas de pertes, celles-ci seront aussi, démultipliées.
Pour faire cela, le trader va emprunter une partie du capital qu’il va investir pour augmenter la taille de sa position. Le principe est simple, si un trader possède 1 000 euros à investir sur un actif, mais qu’il souhaite mettre 5 000 euros, il peut l’emprunter. On parle alors de ratio 5:1, car la mise sera 5 fois supérieure au montant qu’il aura investi.
Si la valeur de Bitcoin augmente de 20 %, le trader va récupérer 1 000 euros, soit la totalité des fonds qu’il aura alloués au départ à sa mise. En bref, avec une augmentation de 20 %, le ratio 5:1 permet de doubler votre mise de départ.
L’effet de levier peut vous endetter à vie
Mais cet effet de levier marche aussi dans l’autre sens lorsque le trader subit des pertes. En cas de baisse de 20 % du Bitcoin, les pertes se chiffreront alors à 20 % de 5 000 euros, soit 1 000 euros de pertes. Le trader aura alors perdu la totalité de son investissement de départ. Si Bitcoin avait baissé de 50 %, le trader sera ainsi endetté de 1500 euros. Et voici comment certains investisseurs se retrouvent endettés de plusieurs milliers d’euros pour des positions un peu trop ambitieuses.
L’effet de levier n’a pas de limite. Certains traders décident de monter à des ratios de 500:1 qui peuvent soit engranger des gains au-delà de toute espérance, soit plonger l’auteur dans un gouffre financier sans fin.
L’investissement en crypto-monnaies est proposé par eToro (Europe) Ltd en tant que PSAN, enregistré auprès de l’AMF. Les crypto-monnaies sont très volatiles. Pas de protection des consommateurs.
Bitcoin est jugé trop volatil par les autorités canadiennes
Le problème avec les cryptoactifs, c’est qu’ils sont très volatils. La probabilité que les investisseurs peu expérimentés subissent des pertes est alors démultipliée. Et c’est précisément pourquoi le Canada décide d’interdire ce genre de pratique pour Bitcoin et les autres monnaies numériques.
D’autres États dans le monde comme Singapour commencent, eux aussi, à réfléchir à la question. Pas sûr que ces nouvelles dispositions enchantent beaucoup les traders chevronnés qui se servent de ces effets de levier pour engranger des bénéfices conséquents.
Les plateformes d’échange sous l’ombre de FTX
Le nouveau PDG de FTX, John J Ray, a annoncé une partie des raisons qui ont fait la faillite de FTX. Ce lundi, i a déclaré devant le Congrès que la société FTX avait utilisé les actifs de ses clients pour générer des revenus supplémentaires à partir de Alameda Research.
En conséquence, les autorités canadiennes exigent désormais que les plateformes d’échange détiennent des actifs auprès de dépositaires qualifiés. Ces derniers seront considérés comme qualifiés s’ils sont totalement réglementés au Canada, aux USA ou une autre juridiction similaire.
— CSA_News (@CSA_News) November 22, 2022
Les stablecoins pourraient bien sauter
Les régulateurs de l’ACVM se sont aussi attaqués au problème des stablecoins comme le fait le Japon. Le message est clair, les plateformes d’échange ne doivent en aucun cas favoriser des crypto-monnaies jugées comme défaillantes d’un point de vue sécuritaire. Et il se pourrait bien que les stablecoins soient concernés.
L’ACVM est d’avis que les pièces stables, ou les accords de pièces stables, peuvent constituer des titres et/ou dérivés”
Et à ce titre, les stablecoins comme USDT pourraient être soumis à de forts contrôles de la part des plateformes d’échange elles-mêmes. Ces décisions font sans doute écho à l’affaire du jeton stable Terra Classic, vendu comme sûr et ayant pourtant crashé après de fortes variations du cours des marchés.
Autre élément laissant penser que USDT est dans le viseur, la commission de valeurs mobilières de l’Ontario, un organisme très important du Canada avait interdit aux exchanges locaux de toucher le stablecoin leader de Tether.
Vous voilà désormais au courant des ambitions des autorités canadiennes en matière de cryptos. Si vous souhaitez finir sur une note plus positive, découvrez la news concernant l’adoption de Bitcoin par le Brésil.