L’épisode GameStop a laissé des traces sur les marchés. Depuis le dépôt de bilan de Celsius le mois dernier, le cours de l’actif s’est apprécié de 300 %. Un paradoxe que l’on peut expliquer par la recrudescence des chasseurs de positions courtes.
Retour sur l’affaire Celsius !
Avant de mieux comprendre ce qui se passe actuellement autour du token CEL, il est important de recontextualiser l’ensemble des éléments. Largement touché par le contexte crypto de l’époque, de la chute de l’écosystème Terra en passant par l’écroulement (lié à Terra) de Three Arrows Capital, Celsius annonce le 12 juin dernier la suspension des retraits sur sa plateforme. La nouvelle ébranle les marchés et l’actif tombe en flèche. Le 14 juillet dernier, la société Celsius dépose le bilan en se plaçant sous le régime américains des faillites.
Le graphique suivant, accessible depuis Coinmarketcap, reprend le cours du CEL sur les 3 derniers mois. Les deux pics baissiers correspondants à la suspension des retraits et l’annonce de la faillite sont visibles :
À l’heure où nous écrivons ces lignes, le token s’échange contre 1,86 $, en hausse de 17 % sur les dernières 24 heures alors que le marché est tourné à la baisse sur la séance. Plus tôt dans la matinée, le jeton dépassait même le seuil des 2 $.
Il est d’ailleurs amusant de constater que le prix actuel est supérieur au prix du token avant l’annonce des difficultés financières de CEL et l’annonce de la suspension des retraits. Lors de cette annonce, le 12 juin dernier, l’actif tombait alors proche des 0,15 $. Depuis le 13 juillet, date à laquelle Celsius s’est placé sous le régime américain des faillites, l’actif affiche des gains proches des 300 %.
Vers une liquidation massive des shorts !
Sur cet actif, il semblerait donc qu’il existe une certaine forme de paradoxe. Paradoxe que nous allons tâcher de vous expliquer. Lorsqu’un actif est en difficulté, la tentation de le shorter est grande. C’est d’ailleurs comme ça qu’avait démarré la fameuse affaire GameStop.
En proie à de fortes difficultés financières, le groupe avait été largement shorté par de puissants fonds d’investissement. Mais c’était sans compter sur des centaines de milliers de petits porteurs qui ont voulu donner une leçon aux financiers de Wall Street en se mettant à acheter massivement l’actif, faisant largement gonfler son prix. Et forçant au passage les vendeurs à découvert à prendre leurs pertes.
Sur Twitter, la bannière #CELShortSqueeze est aussi l’un des facteurs explicatifs à cette chasse aux shorts. À cela, il faut aussi ajouter la faible offre de tokens CEL sur les marchés. En effet, le gel des transferts induit qu’une grande partie des tokens CEL sont toujours bloqués sur la plateforme. Parmi les réceptacles à tokens CEL les plus actifs, on retrouve la plateforme FTX sur laquelle 4,4 millions de tokens CEL sont stockés. Soit plus que le cumul de l’intégralité des autres exchanges.
Comment se déroule ce short squeeze ?
La communauté Celsius cherche actuellement à faire pression sur les vendeurs à découvert. La manœuvre est simple : ils achètent des tokens sur FTX, retirent la monnaie numérique de la bourse vers un wallet et fixent un ordre de vente à des prix parfois pharaoniques. Selon Samir Kerbage, directeur des produits et de la technologie chez le gestionnaire d’actifs Hashdex, les conditions du marché sont réunis pour ce short squeeze :
Comme l’offre en circulation est très faible, il est techniquement possible de créer un short squeeze, bien que l’impact sur le marché global pourrait être très limité et difficile à soutenir sur une plus longue période
Hier, cette stratégie a permis d’évincer plus de 300 000 positions short sur CEL. Rien que sur la plateforme FTX. La plateforme Coinglass estime que la liquidation des shorts sur la séance d’hier atteignait les 480 000 dollars. S’il semble difficile de parler d’effet GameStop, force est de constater qu’un short “trop évident” devient parfois particulièrement glissant.
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