La Banque centrale européenne jouera un rôle actif dans l’innovation en faveur de moyens de paiement plus rapides et moins coûteux. Et si Christine Lagarde souhaite poursuivre l’étude d’une monnaie numérique de banque centrale (CDBC), la BCE ne fera pas barrage aux initiatives privées.
La création d’une crypto-monnaie relève-t-elle de la compétence de la Banque centrale européenne ? Les institutions européennes, dont la BCE, entendent jouer un rôle actif pour répondre à la demande en faveur de paiements plus rapides et moins coûteux.
C’est la réponse apportée par sa présidente, Christine Lagarde. Celle-ci rappelle qu’à ce titre, l’Euro-système a lancé en 2018 une infrastructure permettant des paiements instantanés au sein de l’Europe.
La BCE ne souhaite pas décourager les monnaies privées
D’autres innovations sont cependant plébiscitées dans le secteur des paiements. C’est la raison pour laquelle la BCE poursuivra en 2020 son évaluation des « coûts et avantages de l’émission d’une monnaie numérique de banque centrale (CBDC). »
Et le but de cet euro numérique est de garantir « que le grand public reste en mesure d’utiliser la monnaie de banque centrale même si l’utilisation des espèces physiques finit par diminuer » souligne Christine Lagarde.
Pour autant, ajoute-t-elle, les initiatives de la Banque centrale dans le domaine des crypto-monnaies ne devraient pas « décourager ou évincer les solutions privées de marché pour des paiements de détail rapides et efficaces dans la zone euro. »
La faisabilité d’une CBDC n’est pas encore tranchée
Même si la menace Libra semble actuellement moins prégnante, en raison notamment d’obstacles politiques et réglementaires, la BCE n’entend pas enterrer le sujet des CBDC.
“Nous examinons de près la faisabilité et les mérites d’une CBDC,” assure sa présidente.
Et ces travaux sont notamment justifiés par les possibles « implications majeures pour le secteur financier et pour la diffusion de la politique monétaire ». En ce qui concerne les conclusions de ces réflexions sur les monnaies numériques, il faudra encore patienter néanmoins.
Christine Lagarde rappelle que la BCE a constitué fin 2019 un groupe de travail expert chargé d’avancer étroitement avec les banques centrales européennes sur le sujet. Et cette équipe examine encore « la faisabilité d’une CBDC de la zone euro sous différentes formes, couvrant tous les aspects pratiques, y compris la manière de minimiser les éventuels effets secondaires imprévus. » En clair, affaire à suivre.
Questions & Réponses (0)