
La Présidente de la banque centrale européenne (BCE) a déclaré, ce dimanche, au sujet des crypto-monnaies : « cela ne vaut rien (…) ça ne repose sur rien ».
Un scepticisme institutionnel considérable
Cette annonce survient alors que le marché des cryptomonnaies, dans la tourmente, a vu la confiance des investisseurs se fragiliser. Ce n’est pas la première fois que l’on assiste à la méfiance des institutions financières à l’égard des crypto-actifs.
Néanmoins, de nombreuses figures politiques ont progressivement fait preuve d’ouverture vis-à-vis des cryptomonnaies. C’est d’ailleurs le cas d’Emmanuel Macron qui avait déclaré vouloir créer un metaverse européen. Cette déclaration de Christine Lagarde rappelle, au contraire, la méfiance à l’égard de ces dernières.
Le mois dernier, Fabio Panetta, membre du conseil des gouverneurs de la BCE avait également exprimé son scepticisme à l’égard des cryptoactifs. Dans un discours proclamé le 25 avril dernier à la Columbia University, l’économiste italien s’est montré particulièrement sceptique à l’égard des cryptomonnaies.
À cette occasion, l’ancien directeur général de la banque d’Italie a comparé l’investissement dans les crypto-monnaies à une nouvelle ruée vers l’or illusoire. Selon ce dernier, le marché des cryptomonnaies est un « far west » et le projet de disposer d’une monnaie indépendante des gouvernements une « utopie anarchiste ».
Retour sur cette déclaration
Interviewée par la chaîne néerlandaise NPO2 ce dimanche, l’ancienne patronne du FMI a déclaré :
J’ai toujours dit que les cryptomonnaies sont des actifs hautement spéculatifs et très risqués. Ma très humble évaluation est que cela ne vaut rien, cela ne repose sur rien, il n’y a aucun actif sous-jacent pour agir comme un ancrage de sécurité.
Christine Lagarde a, par ailleurs, confié qu’elle n’avait jamais détenu de cryptomonnaies à la différence de son fils, qui y aurait investi à ses dépens.
La Présidente de la BCE a, en outre, ajouté qu’un euro digital serait, a contrario, particulièrement intéressant. À ce propos, elle a déclaré : « Le jour où nous aurons la monnaie numérique de la banque centrale, je garantirai tout euro numérique (…) la banque centrale sera derrière. Je pense que c’est très différent de toutes ces choses-là ».
Une déclaration qui fait bondir les crypto-enthousiastes
Ce n’est pas la première fois que les cryptomonnaies font l’objet d’une levée de bouclier des institutions financières européennes ou internationales. Ce ne sera sans doute pas non plus la dernière. Cette frilosité manifeste est, après tout, caractéristique de toute technologie disruptive. Néanmoins, tout comme le conservatisme, la blockchain, a la peau dure.
Nombreux sont les internautes à avoir réagi à cette déclaration. Rappelons qu’à l’heure où nous rédigeons ces lignes, le marché des cryptos vaut actuellement plus de 1 300 milliards de dollars. Le discours de Mme Lagarde semble alors frôler l’euphémisme…
Par ailleurs, le désir européen de réguler le marché des cryptos va complétement à l’encontre de ce discours. Nombreux se demandent ainsi pourquoi vouloir réguler un marché, si ce dernier ne vaut rien…
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