Comme chaque année, le 31 octobre, c’est soirée Halloween. Si les costumes sont encore sagement rangés dans les placards et les bonbons attendent bien au chaud, certains considèrent encore la date du 31 octobre comme un point charnière sur les marchés à risque. C’est ce que l’on appelle l’effet Halloween. Ensemble, nous allons revenir sur ce qu’il représente réellement.
Qu’est-ce que l’effet Halloween ?
L’effet Halloween consiste à dire qu’il y aurait une tendance haussière sur les marchés à risque à partir de la fin octobre et jusqu’au début du mois de mai. En d’autres termes, ces 6 mois de l’année seraient plus profitables pour les investisseurs qui misent sur des marchés haussiers.
L’effet Halloween a été théorisé pour la première fois en 2002 par les économistes Ben Jacobsen et Sven Bouman. En étudiant les données de 37 pays et sur une période de près de 30 ans (1970 – 1998), les deux économistes ont réussi à mettre en évidence cette sur-performance des marchés action entre novembre et avril par rapport aux 6 autres mois de l’année. Si l’observation a été confirmée par d’autres études, le phénomène reste encore largement inexpliqué. Celui-ci se retrouve à la fois au sein des économies développées, mais également au sein des économies émergentes.
Si l’effet n’a été mis en évidence qu’en 2002, il semble bien réel depuis plus de 100 ans. L’explication la plus souvent avancée pour expliquer l’effet Halloween nous vient du Royaume-Uni. Dans les années 1900, les familles les mieux établies du Royaume avaient tendance à déserter les grandes villes avant l’été pour les retrouver à la fin de l’automne. L’explication veut qu’elles clôturaient leurs positions avant ces longues périodes de vacances pour les rouvrir à leurs retour. Cette stratégie est aussi connue sous le nom de “sell in May and go away” (vendre en mai et partir).
L’investissement en crypto-monnaies est proposé par eToro (Europe) Ltd en tant que PSAN, enregistré auprès de l’AMF. Les crypto-monnaies sont très volatiles. Pas de protection des consommateurs.
Des applications concrètes sur le marché crypto ?
Si l’effet Halloween traite initialement des marchés actions, la corrélation évidente entre actions et actifs numériques nous pousse à nous interroger sur la récurrence de l’effet sur les cryptomonnaies. Et à plusieurs reprises, l’effet Halloween a pu être identifié sur le marché des actifs numériques. Dès 2015, alors que les actifs numériques connaissent un bear market, la date du 31 octobre marquera le retournement de tendance. Entre Halloween et la fin octobre, le marché crypto voyait son marketcap grimper de plus de 40 %.
Rebelote l’année suivante lorsque le cours du Bitcoin a connu un rallye de plus de 100 % entre fin octobre 2016 et début mai 2017. Lors de l’explosion du marché crypto en fin d’année 2017, Bitcoin et l’ensemble du marché crypto avaient connu la hausse proche de Halloween. Malgré la forte baisse du début d’année 2018, la hausse entre octobre 2017 et mai 2018 a été de plus de 50 % pour le Bitcoin. Mais la mère des cryptomonnaies n’est évidemment pas la seule à avoir profité des hausses entre fin octobre et début mai. Ce fût également le cas pour Cardano ou encore Ethereum à plusieurs reprises.
Faut-il acheter des actifs numériques avant Halloween ?
Les statistiques historiques tendent à dire oui. Mais si les exemples de hausse entre novembre et avril sont légion, l’année 2022 a offert un contre-exemple parfait à l’effet Halloween. En effet, si le marché crypto a atteint son ATH début novembre, en venant toucher le seuil des 3 000 milliards de dollars de marketcap, les 6 mois suivants ont été cataclysmiques. Le graphique suivant reprend l’évolution du cours du Bitcoin entre le 1 novembre 2021 et le 30 avril 2022 :
Alors qu’il évoluait à plus de 61 000 dollars, l’actif a connu une forte chute jusqu’à 38 000 dollars fin avril. Depuis, Bitcoin a continué sa chute. À l’heure où nous écrivons ces lignes, l’actif se négocie contre moins de 21 000 dollars.
L’hypothèse d’un “effet Halloween” qui fonctionnerait chaque année et verrait les marchés à risque propulsés vers le haut ne peut donc pas fonctionner. Si cela était le cas, les agents économiques supposés rationnels chercheraient tous à tirer parti de cet effet. Ce qui aurait pour conséquence de l’annuler. D’autant plus que l’effet Halloween peut aujourd’hui être largement remis en cause par la facilité de connexion partout dans le monde et l’émergence des plateformes en ligne comme eToro. Des éléments qui permettent aux traders du monde entier de maintenir leurs positions tout au long de l’année.
Quoi qu’il en soit, beaucoup considèrent encore qu’un Bitcoin proche des 20 000 dollars reste une aubaine dans une approche de long terme.
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