Le Métavers devient de plus en plus important dans le monde du Web3. La Commission européenne veut être à la pointe sur ces questions et souhaite donner un cadre à ces tout nouveaux univers. Et pour cela, elle compte garantir une concurrence loyale sur ces derniers.
Margrethe Vestager est celle qui aura alerté sur la nécessité d’anticiper et de planifier les nouvelles avancées technologiques. Pour elle, il est impératif que la législation rattrape son retard et ne reproduise pas les erreurs passées. Retour sur ce que prévoit la Commission européenne avec le Métavers.
L’Europe en retard sur le Web3 et le Métavers ?
C’est en tout cas ce que pense Margrethe Vestager, la vice-présidente exécutive de la Commission européenne pour une Europe adaptée à l’ère numérique, et commissaire à la concurrence depuis 2014.
Elle estime que l’Europe a eu du mal à gérer la transition numérique au cours des dernières années. Les régulations ont pris trop de temps, laissant place à des abus de la part des entreprises à la pointe dans ce domaine.
Et c’est le moins que l’on puisse dire. À vrai dire, il n’y a pas que l’Europe qui a été à la traîne sur ces questions. Le meilleur exemple reste, à ce jour, les réponses aux questions des sénateurs à propos de la publicité de Facebook par son fondateur Marck Zuckerberg.
Lors de son audience, Zuckerberg a eu droit à des questions pour le moins, lunaire, à propos de la monétisation de Facebook et de ses publicités.
Sen. Hatch: "If [a version of Facebook will always be free], how do you sustain a business model in which users don't pay for your service?"
Mark Zuckerberg: "Senator, we run ads." https://t.co/CbFO899XlU pic.twitter.com/bGKWks7zIk— CBS News (@CBSNews) April 10, 2018
Une preuve totale de méconnaissance du domaine que Margrethe ne veut surtout pas reproduire (à l’européenne) envers la formidable mutation du Web2 vers le Web3. Elle a déclaré :
Nous n’avons pas été assez rapide à agir – et cela peut être une leçon importante pour nous à l’avenir – Par exemple, il est déjà temps pour nous de se demander à quoi devrait ressembler une concurrence saine dans le métaverse ou comment quelque chose comme ChatGPT peut changer l’équation.
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Facebook, le mauvais élève incontesté, et porte-étendard de cette transition technologique
C’est encore sur Facebook que la Commission européenne compte se pencher à l’avenir. Elle prévoit en effet de mener des enquêtes antitrust à partir de mai 2023 sur le tout nouveau Métavers, Meta.
L’objectif est de déterminer comment il utilise les données de ses utilisateurs et ceux de ses rivaux pour proposer des publicités toujours plus ciblées. Et c’est sur ce point que l’Europe veut intervenir pour éviter une concurrence déloyale et engendrer un système de compétition juste dans ces espaces numériques.
Une prévision qui survient alors que Meta subis actuellement une baisse de régime phénoménale liée à des utilisateurs toujours moins présents sur la plateforme.
Les législateurs de l’Union européenne sont intéressés par les preuves à connaissance nulle
Le Zero-Knowledge-Proof est aussi un élément issu de l’avancée technologique qui inquiète, mais aussi intéresse les législateurs. Ce procédé permet aux utilisateurs de faire des transactions de manière totalement anonyme. Vitalik Buterin, le co-fondateur d’Ethereum, compte d’ailleurs mettre en place ce système sur sa blockchain.
Le 15 février, l’European Blockchain Regulatory Sandbox a été lancée pur offrir un espace de dialogue réglementaire pour 20 projets par an jusqu’en 2026.
With our consulting arm OXYGY, today we announce, together with the @EU_Commission, that applications are now open for the first cohort of the European blockchain regulatory sandbox for blockchain/DLT innovators @EuropeanSandbox:#blockchain #sandbox https://t.co/ZNbjUCTubp pic.twitter.com/PtdS0oBS8p
— Bird & Bird (@twobirds) February 14, 2023
L’Europe réfléchit déjà à un moyen d’application des ZK proofs pour créer des portefeuilles d’identité numérique européen sans avoir à recourir à des prestataires commerciaux. Une pratique qui a soulevé des problèmes de confiance, de sécurité et de confidentialité.
Quoi que l’on en pense, on ne peut pas retirer à l’Europe sa volonté de prendre les devants vis-à-vis du Web3. Reste à savoir où toutes ces mesures nous mèneront.
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Source : Margrethe Vestager
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Alexandre Franc
