
Récemment, le réseau blockchain Ethereum a réussi l’adoption d’un nouveau protocole de consensus appelé « Proof-of-Stake » ou POS. Depuis, la crypto Ethereum est suivie de près par beaucoup de monde ! La cryptosphère salue une telle étape et tous les yeux sont désormais rivés sur l’activité du réseau. Plus surprenant, on apprend que la Commission européenne fait aussi partie des curieux…
L’Ethereum, une crypto qui vient de franchir une étape majeure
Moins connue que le Bitcoin, l’Ethereum joue pourtant un rôle majeur en crypto. Retour sur l’importance de l’Ethereum dans le paysage crypto.
L’Ethereum, le fer de lance de la DeFi
L’Ethereum est la deuxième cryptomonnaie au monde en matière de capitalisation derrière le Bitcoin. Pour autant, le Bitcoin et l’Ethereum ne sont pas des rivaux en soi. Pourquoi ? En fait, ces deux cryptos poursuivent des objectifs différents. Le Bitcoin envisage ainsi de devenir un nouveau moyen de paiement.
La crypto Ethereum, quant à elle, évolue dans le secteur des applications décentralisées ou dApps. La plupart de ces applications portent sur la finance. Puisque ces applications sont décentralisées, on parle logiquement dans ce cas de finance « décentralisée » ou DeFi.
Pionnière dans ce domaine, la blockchain Ethereum est celle qui regroupe (et de loin !) le plus d’applications DeFi. D’après les données du site Defipulse, le secteur gère à l’heure actuelle près de 27 milliards de dollars ! Si cela est beaucoup, ce n’est rien comparé aux niveaux atteints lors du boom crypto en 2021. Par exemple, en novembre 2021, le secteur DeFi gérait pas loin de 100 milliards de dollars ! Autrement dit, le secteur de la DeFi est tout sauf un épiphénomène !
L’Ethereum se met au vert
Mais jusqu’à récemment, le Bitcoin et l’Ethereum partageaient tout de même une caractéristique importante. En effet, ces deux coins utilisaient le même protocole de consensus appelée « Proof-of-Work » ou POW. Un protocole de consensus détermine la façon dont les transactions sont contrôlées et validées. La méthode POW est la plus ancienne en crypto. Mais ce n’est pas la plus efficiente du point de vue énergétique !
C’est la raison pour laquelle le réseau Ethereum travaillait depuis plusieurs mois sur un changement de protocole. L’objectif était d’adopter un protocole plus récent appelé « proof-of-Stake » (POS). Un tel changement a nécessité de nombreux efforts et développements.
Après plusieurs mois d’attente, la mutation s’est finalement opérée ! Le 15 septembre 2022, la « fusion » (The Merge) s’est produite sur la blockchain Ethereum. Depuis lors, l’Ethereum fonctionne sur un modèle de POS, beaucoup plus vertueux sur le plan écologique. Les développeurs estiment que le coût environnemental a été réduit de 99 % avec la POS.
Les crypto-actifs représentent un investissement risqué.
La Commission européenne très intéressée par les données de l’Ethereum
La Commission européenne vient de lancer un projet portant sur les données de la DeFi. Une bonne chose ? Oui et non…
Le projet lancé par la Commission européenne
Cette adoption devrait booster encore plus les activités de la blockchain Ethereum. Comme expliqué ci-dessus, l’Ethereum est la blockchain la plus utilisée dans la DeFi. Autrement dit, l’activité sur la blockchain Ethereum reflète celle de la DeFi. C’est exactement la raison pour laquelle la Commission européenne souhaite regarder de près l’activité de l’Ethereum !
La semaine dernière, la Commission européenne a ainsi rédigé un projet qui vise à « développer, déployer et tester une solution technologique pour la supervision de l’activité de la finance décentralisée (DeFi). » La description du projet envisagé par la Commission européenne se poursuit comme suit :
« Le projet cherchera à bénéficier de la nature ouverte des données de transaction sur la blockchain Ethereum, qui est la plus grande plateforme de règlement des protocoles DeFi. Son objectif principal sera la collecte automatisée de données de supervision directement à partir de la blockchain pour tester les capacités technologiques de surveillance de l’activité DeFi en temps réel. »
La fiche projet indique un budget de 250 000 € (hors TVA) ainsi qu’une durée de 15 mois. Concrètement, le projet consiste à lancer un appel d’offre auprès des professionnels du secteur. L’objectif est de concevoir un outil qui permettra à la Commission de suivre et d’analyser les données issues de la blockchain Ethereum. Conformément aux directives européennes de mise en concurrence, un appel d’offre sera mis en place sur la base d’un cahier de charge. L’ensemble des offres seront ouvertes en même temps puis étudiées afin de sélectionner le candidat.
Que penser de ce projet ?
Le lancement d’un projet aussi formel avec un tel budget soulève quelques questions. En effet, le but est de développer un outil pour exploiter les données sur la blockchain Ethereum. Or, conformément au principe même de la blockchain, les données de l’Ethereum sont publiques ! Il existe ainsi plusieurs outils dont Etherscan qui sont déjà accessibles sur internet et qui permettent de consulter l’activité de la blockchain Ethereum. A moins que la Commission a en tête un outil particulier qui n’existerait pas déjà ?
Quoi qu’il en soit, la bonne nouvelle est que la Commission européenne prend désormais au sérieux le secteur de la DeFi. Par contre, le volet négatif consiste à se demander la raison d’un tel projet. Est-ce pour mieux comprendre un domaine qui échappe encore à beaucoup de politiciens ? Ou alors, est-ce une première étape vers un contrôle et une régulation du secteur de la DeFi ?