Des experts des Nations Unies mettent en garde contre la conférence organisée en février par la Corée du Nord sur le thème de la crypto-monnaie. Assister à ce rendez-vous relève d’une probable violation des sanctions internationales infligées au pays.
La Corée du Nord, l’autre Crypto-Valley ? Certainement pas. Le thème de la blockchain et des crypto-monnaies intéresse quoi qu’il en soit le régime. Du 22 au 29 février, le pays organise d’ailleurs une seconde conférence dédiée à ces technologies.
La deuxième oui, puisque la première s’est tenue en avril dernier. Et selon les organisateurs, interrogés par Reuters, 80 organisations ont participé à cette conférence. C’était le cas notamment de Virgil Griffith, développeur de la fondation Ethereum, interpellé fin novembre à l’aéroport international de Los Angeles.
Des ateliers organisés en 2019 sur l’évasion et le blanchiment
Pour les experts des crypto-monnaies et de la blockchain, il est fortement déconseillé de se rendre en Corée du Nord à l’occasion de la conférence de février. L’avertissement, rapporté par l’agence de presse, émane d’experts du comité de sanction des Nations Unies.
Ces derniers estiment en effet qu’il s’agit très vraisemblablement d’une violation des sanctions infligées au pays par la communauté internationale. Cet avis est fondé notamment sur un rapport remis en août 2019 et faisant état du vol massif de pièces numériques grâce à des cyberattaques organisées par Pyongyang.
Or la précédente conférence blockchain du régime aurait très explicitement abordé les sujets du recours aux crypto-monnaies pour échapper aux sanctions internationales et du blanchiment d’argent.
Il est donc exclu pour le représentant d’un autre Etat de participer à de tels évènements, y compris en communiquant des informations ou de l’expertise pouvant être utilisées pour de telles finalités.
Les sanctions internationales sont claires sur ce point : sont interdites les « transactions financières, formation technique, conseils, services ou assistance » susceptibles de contribuer aux programmes nucléaires ou d’armement de la Corée du Nord.
Afin d’éviter un passage par la case prison comme Griffith, les spécialistes des crypto-actifs sont donc encouragés à faire l’impasse sur la conférence du mois prochain à Pyongyang.