Avec leur nombre d’abonnés important, les influenceurs sont à même de toucher un public large, pour la plupart jeune. Les influenceurs représentent ainsi une nouvelle façon de faire du marketing. S’ils sont très présents dans la mode, les influenceurs le sont également en crypto ! Ils permettent ainsi de s’informer, voire de se former à un domaine. Mais certains influenceurs font également du placement de produit. Si la pratique n’est pas interdite, elle a besoin d’être encadrée. L’Autorité des Marchés Financiers (AMF) s’est d’ailleurs emparée du sujet…
Le phénomène des influenceurs cryptos
Vous regardez une vidéo sur YouTube et vous êtes interrompu par une publicité ? Cela arrive souvent ! Si vous vous intéressez au domaine de la crypto, il y a d’ailleurs des chances pour que la pub en question soit liée au Bitcoin ou la blockchain ! En plus de la publicité en ligne, les entreprises utilisent également un autre biais, les influenceurs.
Les influenceurs possèdent une audience très importante sur les réseaux sociaux comme Facebook, TikTok, YouTube, etc. Ils permettent ainsi de toucher un auditoire spécifique. Et les entreprises ont vite compris le potentiel des influenceurs. C’est pourquoi certaines n’hésitent pas à rémunérer les influenceurs pour qu’en retour ils fassent du placement de produit (LEURS produits…). Une sorte de publicité détournée quoi !
Cette pratique n’a rien d’illégale en soi. Par contre, le public devrait être en mesure de détecter facilement qu’il s’agit d’un placement de produit et pas simplement d’un conseil personnel donné par l’influenceur. Cette transparence est d’autant plus nécessaire lorsqu’il s’agit de vendre des produits financiers. Justement, l’AMF entend bien cadrer davantage le secteur…
Les Autorités inquiètes au sujet des influenceurs financiers
Plusieurs agences ont exprimé leurs inquiétudes concernant les influenceurs crypto comme :
- L’AMF, l’Autorité des Marchés Financiers ;
- L’ACPR, l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution ;
- La DGCCRF, la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes.
Leurs inquiétudes portent particulièrement sur l’augmentation des arnaques qui touchent (à dessein) un public jeune et peu averti. Les Autorités pointent du doigt certains produits vantés par des influenceurs comme des « placements exceptionnels ». Ces placements alternatifs et suspicieusement très rémunérateurs ont explosé sur la toile avec la crise sanitaire. De plus, la baisse des taux d’intérêts des produits bancaires ont poussé de nombreuses personnes à chercher de nouveaux moyens pour faire fructifier leur argent.
Face à la situation, certaines agences comme la DGCCRF ont décidé de faire de la lutte contre « les pratiques déloyales du marketing d’influence » une priorité en 2022.
Vers la création d’un certificat de « l’influence responsable » ?
En parallèle de la volonté de la DGCCRF, l’AMF et l’ARPP ont enclenché les grandes manœuvres. Ainsi le 21 juillet 2022, les agences ont déclaré un renforcement de leur collaboration. L’objectif évoqué est de favoriser « une publicité claire et responsable dans le domaine des produits financiers ». Le domaine des cryptomonnaies est particulièrement dans le viseur des agences.
Au-delà de la prise de position, on en sait un peu plus sur les démarches initiées par les agences. Ainsi, les deux autorités ont évoqué la création d’un nouveau « certificat de l’influence responsable » dans le secteur financier. Pour obtenir ce certificat, l’influenceur devra respecter certaines règles et sera formé via un module pédagogique en vidéo.
« Les deux autorités prévoient la création d’un module spécifique au secteur financier du certificat de l’influence responsable lancé en 2021 par l’ARPP, avec l’objectif de présenter de façon pédagogique les bonnes pratiques et les règles s’appliquant dans ce domaine (communication claire, exacte et non trompeuse, en particulier sur les risques, indication du caractère rémunéré de la publication ou des possibles conflits d’intérêts, etc.). » Communiqué de l’AMF