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Les banques traditionnelles sont-elles en passe de s’ouvrir aux crypto-monnaies et de proposer par exemple des services de crypto-custody à leurs clients ? Le régulateur américain du secteur bancaire y est favorable. De tels services s’inscriraient dans la modernisation de la banque.
Les entrepreneurs crypto et blockchain français en savent quelque chose : les relations avec les banques sont complexes, voire hostiles. Difficile et même parfois impossible pour eux ou leur société d’ouvrir un compte bancaire.
La fourniture de services technologiques liés à l’univers de la crypto-monnaie, comme du crypto-custody, n’est donc a priori pas d’actualité. Aux Etats-Unis, la banque de détail pourrait bien en revanche se rapprocher de la crypto, comme elle le fait déjà avec les Fintechs.
Les banques peuvent fournir des services de garde pour crypto actifs
Le régulateur américain des banques nationales, l’Office of the Comptroller of the Currency (OCC), vient ainsi d’ouvrir la porte à la fourniture de tels services. Et cette possibilité concerne « les banques nationales et associations fédérales d’épargne de toutes tailles. »
Dans une lettre exprimant sa position, « L’OCC reconnaît qu’à mesure que les marchés financiers deviennent de plus en plus technologiques, il sera probablement de plus en plus nécessaire pour les banques et autres prestataires de services de tirer parti des nouvelles technologies et des moyens innovants de fournir des services traditionnels pour le compte des clients. »
Cette évolution s’inscrit dans le cadre de la modernisation du monde bancaire. Et l’OCC évoque donc explicitement la possibilité pour les banques d’assurer la « garde » ou « custody » d’actifs crypto. Cela suppose donc pour elle l’accès aux clés de crypto wallets.
Pour le régulateur, « les banques nationales peuvent mettre sous séquestre les clés de cryptage utilisées en relation avec les certificats numériques parce qu’un service de séquestre de clés est l’équivalent fonctionnel d’une conservation physique. »
Des dizaines de millions de détenteurs de crypto-monnaie
En clair, rien ne s’oppose plus à ce que les banques fournissent de tels services crypto, comme elles assurent déjà la conservation d’autres actifs physiques. Cet assouplissement réglementaire tient sans doute en partie à la nomination de Brian Brooks à la tête de l’OCC.
Pour ce dernier, cette évolution vise donc à moderniser le secteur financier, mais aussi à répondre à des attentes. « Cet avis précise que les banques peuvent continuer à satisfaire les besoins de leurs clients en matière de protection de leurs actifs les plus précieux, ce qui, pour des dizaines de millions d’Américains, inclut aujourd’hui la crypto-monnaie » déclare-t-il.
« Des coffres-forts aux chambres fortes virtuelles, nous devons veiller à ce que les banques puissent répondre aux besoins de leurs clients en matière de services financiers aujourd’hui » détaille-t-il encore.
Avant de rejoindre le régulateur rattaché au département du Trésor américain, Brian Brooks travaillait au sein de l’équipe juridique d’un acteur de référence du marché de la crypto-monnaie : Coinbase.
Différents acteurs de la finance proposent déjà des services de crypto-custody, notamment en Europe. Mason Privatbank Liechtenstein AG est ainsi la dernière banque privée européenne à proposer une solution de conservation pour les actifs numériques comme Bitcoin.