La semaine écoulée a été assez agitée pour l’industrie de la Crypto. Le bitcoin et les autres cryptomonaies utilisant le mécanisme de consensus de travail ont réussi au final à éviter le bannissement en Europe. Ripple lance un programme de subvention malgré l’entreprise est coincée dans une bataille judiciaire contre la SEC. Yuga Labs, la célèbre compagnie derrière la collection NFT BAYC lance un jeton dénommé, Apecoin. Le président ukrainien légalise l’utilisation des cryptomonnaies sur son territoire. En dernier, l’actuel président et candidat pour sa réélection veut construire un metaverse européen.
Mica: Le bitcoin et la preuve de travail ne seront pas bannis en Europe
Les cryptomonnaies utilisant le consensus Proof of Work doivent se mettre au pas pour être plus propres sinon elles risquent le bannissement. Un sursis jusqu’au 1er janvier 2025 leur a été accordé. Ceci est le grand message envoyé par le scrutin de la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Avec 32 contre et 24 pour, le vote du lundi 14 mars a permis au Bitcoin d’échapper à une interdiction de facto.
On est encore pourtant loin d’une victoire complète vue que les autres institutions ne se sont pas encore prononcées sur le sujet. Toutefois, on sait déjà que les cryptos avec la preuve de travail doivent être à l’avenir plus respectueuses de l’environnement. Une alternative doit être trouvée pour diminuer de manière considérable leur consommation en électricité.
Yuga Labs lancé ApeCoin, le jeton natif de la communauté BAYC
Yuga Labs a lancé le jeton natif de sa collection NFT Bored Ape Yacht Club dénommé ApeCoin. Organisé par le DAO ApeCoin, les jetons ERC-20 ApeCoin ont été mis pour la première fois sur le marché ce 16 mars. Depuis, d’autres échanges comme Binance, Kraken, KuCoin et Bybit ont rejoint Coinbase pour lister ApeCoin.
Tous les membres de la communauté de BAYC NFT ont pu réclamer des ApeCoin. Une allocation de 15% du milliard de jetons ApeCoin avait été mise à leur disposition. Après leur réception, leurs détenteurs pouvaient vendre leur récompense au moment voulu. Certains ont pu se faire beaucoup d’argent alors que le cours avait atteint les 39 dollars avant que le cours ne vienne se consolider aux environs de 8 dollars. Avec une capitalisation de 2.9 milliards de dollars ApeCoin est actuellement la 44ème place.
Les jetons ApeCoin ne servent pas uniquement qu’à la spéculation mais ils sont aussi le jeton de gouvernance de l’écosystème APE ce qui donne une voie à ses détenteurs pour prendre part aux différentes décisions qui concernent le projet. La popularité de BAYC est de plus en plus croissante. Il a eu le record des ventes des projets NFT pour un total de 113,7 millions de dollars.
Ripple renforce son écosystème après une petite victoire juridique
Depuis décembre 2020 la bataille juridique opposant Ripple a la SEC suit son cours mais une victoire imminente en faveur de Ripple semble se profiler à l’horizon. En effet, l’argument de l’avis équitable présenté par Ripple pour sa défense a été retenu par le juge au détriment de la SEC. Pour beaucoup c’est la lueur blanche au fond du tunnel et les dirigeants de Ripple y croient aussi.
Ils pensent déjà à la mise en place de nombreux projets pour améliorer l’écosystème de Ripple. À cette fin, une subvention d’un milliards de jetons XRP sera distribuée entre 10 à 20 ans pour favoriser le développement de nouvelles applications sur son réseau. Divisés en plusieurs programmes, cette assistance se veut complète car elle traite non seulement de l’éducation, le réseautage mais aussi la stimulation de création de produits innovants découlant de l’utilisation de sa technologie.
Un produit d’un tout nouveau genre a émergé dans l’industrie cryptographique avec la création du premier incubateur NFT de Ripple. En collaboration avec des partenaires de taille comme marketplace comme Mint NFT et Ethernal Labs, Ripple a pour ambition de créer un espace unique où les créateurs peuvent laisser libre cours à leur créativité pour amener le monde des NFT à un autre niveau.
Ukraine légalise les cryptomonnaies sur son sol
Sans grande surprise, l’Ukraine a franchi le pas en légalisant les cryptomonnaies. Après des dons en crypto et en NFT de plus de 100 millions de dollars, le président Volodymyr Zelenskyy. L’engouement pour les cryptos n’est pas dû qu’aux donations faites pour l’Ukraine. Bien avant l’invasion russe, le parlement avait déjà voté cette loi. Le ministre de la transformation numérique précise:
“Presque pendant deux ans, notre ministère @mintsyfra ont travaillé à l’élaboration d’un cadre juridique pour les sociétés de cryptographie. Aujourd’hui, la crypto joue un rôle vital dans le processus de défense de l’Ukraine. Tout cela contribue à sensibiliser et à impliquer les gens dans le monde entier.”
On peut toutefois dire que la situation actuelle a accéléré le processus. L’Ukraine prévoit d’ailleurs de lancer sa propre collection de NFT racontant l’histoire de la guerre russo-ukrainienne.
Cette loi “sur les actifs virtuels” donnant un cours légal aux échanges ukrainiens traite entre autres:
- Du statut juridique et de la classification des actifs numériques
- Désigne comme régulateurs la Banque Nationale d’Ukraine ainsi que la Commission nationale des valeurs mobilières.
- Précise les acteurs qui sont aptes à enregistrer les fournisseurs habilités à offrir leurs services liés aux crypto-monnaies.
- Définit les bonnes pratiques pour une adoption des cryptomonnaies
Le métavers se faufile dans la campagne présidentielle
Contre toute attente, le candidat à la présidence française Emmanuel Macron inclut le metaverse dans programme politique pour l’indépendance culturelle et informationnelle.
« Nous nous battrons pour bâtir un métavers européen. C’est un sujet clé à la fois pour la création, mais aussi pour la capacité à permettre à tous nos créateurs, quels que soient leurs champs culturels et leurs champs d’activités, de créer et de ne pas dépendre d’acteurs ou d’agrégateurs anglo-saxons ou chinois, qui pourront totalement contourner les règles de respect des droits d’auteur ou des droits voisins »
Le message est toutefois resté confus avant que le secrétaire d’État au numérique Cédric O ne précise:
« Le projet n’est pas de créer un métavers public, mais d’appuyer certaines technologies sous-jacentes, à commencer par les moteurs graphiques. Par exemple en créant des concurrents européens aux moteurs américains Unreal Engine et Unity, les plus utilisés dans l’industrie du jeu vidéo. »
Il n’est donc pas question de se lancer dans le métaverse en tant que monde virtuel mais plutôt de favoriser l’émergence des entreprises et des technologies sous-jacentes. Question de ne pas laisser le champ libre aux entreprises chinoises et américaines et de protéger la propriété intellectuelle des créateurs européens.
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Charles Ledoux
