Le domaine de la cryptomonnaie n’est malheureusement pas toujours rose. Comme souvent dans les secteurs émergents, des pirates et autres personnes peu scrupuleuses gravitent autour pour réaliser des gains malhonnêtes. Si le domaine progresse beaucoup en matière de sécurité et de régulation, la prudence reste toujours de mise. Justement, on vient d’apprendre qu’Interpol recherche activement une personne liée à des activités cryptos malhonnêtes ! Retour sur cette sombre histoire de coin.
Qui est Ruja Ignatova, alias « Crypto Queen » ?
La personne en question se nomme Ruja Ignatova, d’origine bulgare et citoyenne allemande. Son surnom (ou du moins celui qu’elle se donnait) était « Crypto Queen ». La semaine dernière, on apprenait qu’Interpol a listé Ruja Ignatova parmi les 10 criminels les plus recherchés d’Europe ! De plus, Interpol a annoncé offrir une récompense de 5 000 € pour quiconque aiderait à arrêter Ruja Ignatova. Rien que ça !
Mais qu’a-t-elle fait pour entrer dans cette sinistre liste ? Tout simplement, elle est accusée d’être à l’origine d’une arnaque de 3,5 milliards d’euros. Au total, 3 millions de personnes auraient été victimes de cette arnaque et donc de la « Crypto Queen ». Depuis octobre 2017, Ruja Ignatova a disparu des radars. Elle pourrait se cacher en Allemagne, pays où elle a grandi, ou dans un pays méditerranéen. Mais au fait quel est le lien avec la crypto ?
Arnaque OneCoin : qu’est-ce que c’est ?
Ruja Ignatova a participé à la création de la crypto appelée OneCoin. Son frère Konstantin Ignatov et Sebastian Greenwood ont aussi fait partie de la combine. Depuis, ces deux personnes ont été arrêtées.
Créée en 2014, cette crypto promettait de dépasser le Bitcoin en matière de rendement. Il faut se rappeler qu’à cette époque, le Bitcoin et les cryptos n’en étaient à qu’à leurs débuts. Par exemple, le cours du Bitcoin flirtait autour des 1 000 dollars.
Les créateurs qualifiaient alors la crypto OneCoin de « Bitcoin killer » et affichaient des rendements allant jusqu’à 600 %. Les rendements devenaient même supérieurs si vous jouiez le rôle de recruteur. En effet, pour 10 personnes qui rejoignaient le réseau OneCoin, une partie de l’investissement de ces nouveaux venus vous revenait en euros.
Vous l’avez compris, cela ressemblait beaucoup à une… pyramide de Ponzi ! Bien évidemment, tous les acheteurs de OneCoin n’ont jamais vu la couleur d’un seul token. L’argent récolté était envoyé directement à Dubai où Ruja Ignatova était domiciliée ou dans d’autres entreprises de façade implantées au Belize, à Gibraltar ou à l’île de Man.
Pour crédibiliser son projet crypto, Ruja Ignatova a monté une vraie entreprise dédiée au développement de OneCoin. A terme, l’entreprise comptera plus de 60 employés. De plus, de grandes cérémonies sont organisées pour vendre le projet OneCoin.
Par exemple, en 2016, Ruja Ignatova et son équipe réussissent le pari d’organiser un spectacle au stade Wembley où plusieurs artistes se produiront. Pour l’occasion, elle martèlera que la crypto OneCoin est le « futur du paiement ». Enfin, Ruja Ignatova n’a pas hésité à se dire « docteur » et à afficher de nombreux (faux) diplômes ! D’ailleurs, deux ans avant l’arnaque OneCoin, l’Allemagne avait condamné Ruja Ignatova pour… fraude !
Au total, on estime que les profits réalisés par Ruja Ignatova s’élèveraient à 2,2 milliards de dollars. Les victimes, quant à elles, auraient perdu entre 3,5 et 10 milliards d’euros. La dernière apparition de Ruja Ignatova remonte au 25 octobre 2017 lors de sa descente d’avion en Grèce. Un épisode bien triste pour l’histoire de la crypto…
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