Selon son vice-gouverneur, Masayoshi Amamiya, la banque centrale du Japon doit être préparée à émettre un Yen sous forme numérique (CBDC). Mais un tel lancement n’interviendrait que si des conditions sont réunies.
La question pour les banquiers centraux ne semble plus désormais de savoir s’il faut oui ou non envisager de lancer une monnaie numérique de banque centrale, mais plutôt quand. Le Japon participe d’ailleurs à un groupe de travail international sur le sujet des CBDC.
L’objectif est ainsi à ce stade de faire avancer la réflexion et de se préparer. Et le vice-gouverneur de la Banque du Japon, Masayoshi Amamiya, se montre très clair sur ce point : aucun lancement immédiat d’un crypto-Yen n’est envisagé – même si un groupe de 70 législateurs du Parti libéral-démocrate japonais plaide pour la création d’un yen numérique.
Pas de lancement immédiat d’un crypto-Yen
Pour le haut fonctionnaire, plusieurs aspects des CBDC doivent encore être examinés avant qu’une telle décision ne soit arrêtée, comme par exemple l’impact d’une telle monnaie électronique sur la politique monétaire d’un Etat.
Masayoshi Amamiya tient toutefois à souligner que ces réflexions ne sont pas un atermoiement. Le vice-gouverneur insiste : il est « très important » pour la banque centrale du Japon de continuer à examiner la possibilité d’émettre des CBDC.
Des conditions détermineront cependant le calendrier d’une émission éventuelle d’une CBDC. Pour le dirigeant de la BOJ, l’innovation progresse très rapidement. Néanmoins, c’est l’évolution des systèmes de règlement et la demande des citoyens à l’égard des CBDC qui seront les véritables déclencheurs.
La demande des citoyens pourrait s’envoler
Or cette demande pourrait « s’envoler au Japon » note Masayoshi Amamiya, qui soutient donc la nécessité de faire progresser les travaux autour des devises numériques afin ainsi d’être préparé à « répondre » à cette attente du public.
Le Japon fait donc partie des 80% de banques centrales sondées par la Banque des Règlements Internationaux (BIS) examinant actuellement cette technologie. Cependant, seules 10% envisagent le lancement d’une crypto-monnaie dans les trois ans – et 20% d’ici six ans.
La mise sur le marché de Libra – encore incertaine – pourrait accélérer ces calendriers, comme son annonce par Facebook a hâté les réflexions des banques centrales sur le sujet. La disponibilité d’une monnaie numérique destinée au marché de masse est en effet de nature à développer usages et attentes des consommateurs.
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