Midsection of businessman covering crystal ball with smoke forming question mark at wooden table
Le programme Coinbase Lend attendu pour 2021 pourrait ne jamais voir le jour. L’exchange prévoyait de rémunérer les investisseurs à hauteur de 4%, mais la SEC le menace de poursuites.
Un produit d’investissement prometteur porté par le géant américain Coinbase pourra-t-il jamais voir le jour ? La question se pose. L’exchange doit en principe lancer sur le marché crypto en 2021 un nouveau programme : Coinbase Lend.
Le principe est simple. Il consiste pour Coinbase à rémunérer les dépôts de stablecoin USDC à hauteur de 4% par an. Ces liquidités peuvent en contrepartie être mises à disposition d’autres clients sous forme de prêts.
Les prêts crypto avec intérêts dans le collimateur
Mais voilà, la SEC, le gendarme américain de la bourse déjà en conflit avec Ripple, ne l’entend pas de cette oreille. Et cela agace passablement les dirigeants de Coinbase, au premier rang desquels son PDG, Brian Armstrong.
Ce dernier s’en est ému dans une série de messages publiés sur le réseau Twitter. Pour Armstrong, la politique de la SEC est tout simplement incompréhensible. Celle-ci estime que Coinbase Lend constituerait une security, un titre financier.
En clair, en cas de lancement du programme, le régulateur poursuivra l’exchange en justice. Voilà de quoi freiner les ardeurs de la firme. Toutefois, et c’est ce que dénonce le PDG de Coinbase, la SEC n’avance aucun argument justifiant de qualifier ce programme de secruity.
« Ils refusent de nous dire pourquoi ils pensent que c’est une sécurité, et au lieu de cela, ils nous assignent et exigent de nous un tas de dossiers », s’indigne Brian Armstrong sur Twitter. Le patron critique ainsi le « comportement vraiment sommaire » du gendarme de la bourse.
Cette absence d’explications de la SEC a de quoi surprendre, s’étonne le PDG, qui rappelle que plusieurs produits de prêt comparables existent déjà sur le marché. Pourquoi dès lors interdire celui de Coinbase et en autoriser d’autres ?
La sortie de Coinbase Lend en pause
Armstrong demande ainsi à ce que la SEC, au minimum, clarifie sa politique réglementaire. Toutefois, Coinbase n’est pas le seul à connaître quelques déboires. Les produits avec intérêts de BlockFi font eux aussi l’objet d’enquêtes aux États-Unis.
Coinbase Lend n’est pas encore mort avant même son lancement, mais celui-ci est pour l’heure différé au moins jusqu’à octobre. L’exchange veut se donner du temps pour obtenir des clarifications de la part du régulateur.
Dans un billet de blog, le directeur juridique de Coinbase, Paul Grewal, se déclare d’ores et déjà surpris. Selon lui, une fonction de prêt ne peut en aucune façon être considérée comme un « contrat d’investissement ou un billet ».
« Les clients n’investiront pas dans le programme, mais prêteront plutôt les USDC qu’ils détiennent sur la plateforme de Coinbase dans le cadre de leur relation existante. Et même si les clients de Lend gagneront des intérêts grâce à leur participation au programme, nous avons l’obligation de payer ces intérêts indépendamment des activités commerciales plus larges de Coinbase » justifie-t-il.