Depuis l’annonce de Facebook en octobre dernier, tout le monde n’a d’yeux que pour lui. Lui, c’est le metavers, un univers virtuel dans lequel Disney espère bien continuer à se développer. Et pour cela, l’entreprise américaine annonce enfin la couleur en nommant le nouveau directeur en charge de ce département.
Alors que l’entreprise a récemment obtenu un brevet pour s’étendre dans le métaverse, elle met déjà en place une politique ambitieuse de recrutement. L’objectif à terme ? Pouvoir diversifier ses sources de revenu en proposant un complément crédible aux parcs d’attraction physique !
Disney recrute massivement pour son metavers !
Si l’univers est très récent, la concurrence y est déjà particulièrement féroce. Disney l’a bien compris et multiplie les annonces pour étoffer son équipe en charge du métavers. Elle aurait déjà trouvé le directeur de ce pôle tout neuf : Mike White qui est installé à des postes à responsabilité dans l’entreprise depuis plus de 10 ans. Mike White, le nouveau “monsieur métavers” sera donc en charge de piloter la stratégie du groupe pour un déploiement dans le métavers. Bob Chapek, le PDG de la Walt Disney Company estime que ce nouveau département serait celui en charge de faire se rencontrer les mondes virtuels et réels. Dans un email adressé aux salariés de Disney, le PDG détaillait ainsi ce virage stratégique souhaité par la marque aux grandes oreilles :
Depuis près de 100 ans, notre entreprise a défini et redéfini le divertissement en tirant parti de la technologie pour donner vie aux histoires de manière plus profonde et plus percutante. Aujourd’hui, nous avons l’opportunité de connecter ces univers et de créer un paradigme entièrement nouveau sur la façon dont le public vit et s’engage avec nos histoires. C’est ce qu’on appelle le métavers, qui, je crois, est la prochaine grande frontière de la narration et l’endroit idéal pour renforcer nos piliers stratégiques de narration d’excellence, d’innovation et de compréhension des attentes des utilisateurs.
Par ce communiqué, l’équipe dirigeante Disney met en avant sa capacité à être pionnier dans un domaine. Sensible à l’innovation, Disney est d’ailleurs bien présent sur d’autres marchés récents comme celui des NFT. L’an dernier, l’entreprise de divertissement est devenu partenaire de Veve, une plateforme de type marketplace pour échanger des NFT.
Un parc d’attraction dans le métavers ?
C’est à terme l’ambition de Bob Chapek. Interrogé sur le métavers en novembre dernier, il déclarait alors sa volonté de “connecter encore plus étroitement les mondes physique et numérique, permettant de raconter des histoires, sans limites dans notre propre metavers Disney”. A moyen terme, la firme pourrait aussi proposer des attractions utilisant les technologies de la réalité augmentée.
Par le biais du métavers, Disney ambitionne donc de renouveler l’expérience utilisateurs en proposant une immersion encore différente. Sur l’année 2021, les 12 parcs Disney auraient généré environ 17 milliards de dollars. Le déploiement au sein du métavers pourrait également permettre au groupe d’accroitre et de diversifier ses revenus.
Si l’engouement pour le métavers est très fort ces derniers mois, les experts considèrent que la technologie n’est pas encore mure. Ainsi, les dirigeants de Meta (Facebook) estiment qu’il faudra une quinzaine d’années avant que leur vision du métavers puisse concrètement prendre forme. Nous ne sommes donc qu’aux premiers balbutiements d’une technologique qui se cherche. Dans les mois ou les années à venir, il se pourrait bien que les projets métavers portés par Disney soient parmi les plus aboutis. Car finalement, le métavers porte notamment les valeurs du jeu, et quoi de mieux qu’un parc d’attraction pour les incarner ?
Le metavers, un sujet de controverse ?
Si la technologie métavers n’est pas encore mûre, force est de constater que le public est encore assez réticent et craintif. Des craintes probablement exacerbées par l’emballement médiatique sur le sujet. Dans une récente étude IFOP que nous avons relayé, les français interrogés se montraient particulièrement sceptique à l’égard des technologies metavers. Ainsi, pour 57 % des sondés, le déploiement du métavers serait quelque chose d’effrayant. Ce chiffre grimpe même proche des 65 % chez les sondés qui investissent dans l’univers de la crypto.
Pour Disney comme pour l’ensemble des autres entreprises, cette quête d’un nouveau monde virtuel devra donc nécessairement se faire en tenant compte des réticences et des craintes des utilisateurs.
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Charles Ledoux
