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Le jeu Web3 Dragoma détourne 3,5 millions de dollars lors d’un “rug pull”

Charles Ledoux
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L’application de Move to Earn (M2E) Dragoma a éteint les lumières ce lundi, s’emparant de près de 3,5 millions de dollars de fonds investis par ses utilisateurs. Le site du projet ainsi que son canal Telegram ont été désactivés laissant près de 6000 investisseurs sur le carreau. Qu’était Dragoma ? Comment cette arnaque a-t-elle été mise en place ? Explications.

Qu’est-ce que Dragoma ?

Dragoma est un jeu web3 basé sur le concept de Move-to-Earn. Tandis que le projet a vu le jour en juin dernier, l’application allait quant à elle être disponible à partir de la fin du mois d’août. Dragoma était construit tel un Move to Earn qui récompenserait ses joueurs pour leur activité physique.

Concrètement, chaque joueur était invité à acheter un œuf de Dragon NFT qui ne pouvait éclore qu’après que ce dernier ait effectué a minima 500 mètres de marche pendant 30 jours. Suite à cela, le dressage des dragons et différentes compétitions rapporteraient, à leur détenteurs, des jetons DMA.

Reposant sur la blockchain Polygon, le DMA a atteint son niveau record, le 7 août, à 0,99 dollar après avoir été listé sur la bourse d’échange centralisée MEXC. Quelques heures plus tard, le valeur du token s’est effondrée et a perdu 99,91% de sa valeur. Aujourd’hui le DMA s’échange à 0,00085 dollar.

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Nouvelle arnaque au « rug pull »

Selon la société spécialisée en sécurité blockchain Peckshield, il s’agirait là d’une arnaque au « rug pull ». Les détenteurs de DMA se seraient ainsi fait dérober 3,5 millions de dollars. Les fonds détournés auraient été transférés vers des portefeuilles hébergés par des bourses d’échange décentralisées.

Le volume de perte reste pour l’heure incertain. Néanmoins plus de 5700 adresses de portefeuilles détenaient du DMA. Le site de Dragoma est, depuis cet effondrement, inaccessible. De même, le canal Telegram du projet a été supprimé.

Ce « rug pull » intervient moins d’un jour après que le DMA ait été listé sur la bourse d’échange MEXC. Cette dernière a annoncé suspendre les échanges du token jusqu’à nouvel ordre en raison de « transferts anormaux sur la chaîne Dragoma ».

Un « rug pull », est un type d’escroquerie qui se produit lorsque des équipes s’emploient à gonfler la valeur de leur jeton avant de disparaître avec les fonds. En « tirant le tapis », les fondateurs du projet liquident les avoirs de leurs investisseurs et lèvent le voile sur la supercherie que constituait leur cryptomonnaie.

L’identité du fondateur de Dragoma n’est pas un mystère

A l’occasion de la promotion de Dragoma, en juin dernier, les équipes du projet avaient présenté son fondateur, Ken Graese. Il est quelque peu surprenant que son identité ait été révélée malgré la nature frauduleuse de son entreprise. Dans la plupart des situations lors desquelles un rug pull survient, les fondateurs restent en effet anonymes.

Décrit comme étant doté d’expérience dans l’industrie du jeu vidéo, Ken Graese vivrait actuellement au Texas. Il est soupçonné d’être à l’origine du détournement de 3,5 millions de dollars qui a frappé les détenteurs de DMA.

La justice américaine distingue, à l’heure actuelle, les hard rug pull des soft rug pull. Les premiers se produisent lorsque le fondateur d’un projet édite des smart contracts frauduleux, développés pour soutirer des fonds aux investisseurs. Les hard rug pull sont considérés comme étant illégaux.

Les second en revanche concernent les cas où un rug pull a lieu sans que le code des smarts contracts ne contienne d’options de retrait des fonds. Ces derniers ne sont pas illégaux. En revanche, considérés par la justice américaine comme « hautement contraires à l’éthique », leurs initiateurs peuvent faire l’objet de poursuites.

Les cas de rug pull augmentent depuis 2020

En novembre dernier, la crypto SQUID, inspirée de la série Netflix Squid Game, avait fait l’objet d’un rug pull et a perdu l’essentiel de sa valeur. Décrit comme un meme coin, le crypto-actif poursuit néanmoins sa route sur la BNB Chain. À la question de savoir si un nouveau rug pull pourrait survenir, les équipes répondent : « Non, car Binance a mis sur liste noire tous les portefeuilles de développeurs et a décentralisé la pièce ».

Par ailleurs, le mois dernier, une escroquerie similaire a eu lieu. Une cryptomonnaie fortement inspirée du Dogecoin, le TeddyDoge, a fait l’objet d’un rug pull. Le cours du token avait alors chuté de plus de 99%. À l’époque, le directeur du projet affirmait alors qu’il ignorait si cette fuite de fonds était attribuable à l’un de ses développeurs ou à une défaillance de pont inter-chaîne. Depuis, le projet a été converti pour devenir Drac Network.

Depuis 2020, le nombre de cas de rug pull aurait explosé, selon Chainanalysis. Le graphique ci-dessous reprend les 15 rug pull occasionnant les pertes les plus importantes en 2021.

En vue de prévenir ce type d’escroquerie, un sénateur américain, Kevin Thomas, a présenté un projet de loi au début de cette année. Celui-ci vise à s’attaquer au cas de fraudes liées à la distribution de jetons virtuels. Il couvrirait également les utilisations abusives de clés privées et la poursuite d’intérêts fallacieux au travers de projets crypto. Ce projet de loi prévoit d’imposer des frais de rug pull aux développeurs qui vendraient plus de 10% de leurs jetons dans les cinq années qui suivent la mise en vente de ces derniers.

En France, bien qu’un flou juridique demeure, les rug pull entrent dans le champ d’application de l’article L.121-2 du code la consommation sur les pratiques commerciales trompeuses. Cette infraction est punissable de deux ans d’emprisonnement et de 300 000 euros d’amende.


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Charles Ledoux

Charles Ledoux

Charles Ledoux est un rédacteur pour Cryptonaute avec une expertise pour les crypto-monnaies et la technologie blockchain. Grâce à sa formation dans la « Crypto-Academy » du célèbre YouTubeur Pompliano, il a pu passer un mois à se former avec les meilleurs spécialistes de l’industrie des crypto-monnaies. C’est en observant des similitudes frappantes entre la permaculture et la technologie du Bitcoin qu’il a réussi à avoir une perspective et une expertise rare sur la technologie et son fonctionnement.

Après avoir écrit son premier livre à 10 ans et plusieurs autres ouvrages depuis, Charles met désormais en pratique son talent d’écrivain pour apporter le meilleur contenu possible aux lecteurs de Cryptonaute. Après avoir rencontré des dizaines d’acteurs majeurs de l’industrie et s’être créé un réseau de centaines de builders web 3, il apportera de nombreux contenus originaux comme des interviews, ou encore des enquêtes exclusives. En plus de son expertise technique sur la technologie blockchain, Charles permettra aux lecteurs d’être au “cœur” de l’industrie crypto.

Déterminé à créer le meilleur contenu possible, il a également le souhait de relayer des informations exclusives qui apportent de la véritable valeur ajoutée à l’industrie florissante des médias crypto.

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