Une transaction Bitcoin consommerait la même quantité d’électricité qu’un ménage britannique pendant près de deux mois.
C’est en tout cas ce qu’affirme Alex de Vries, spécialiste blockchain chez PWC, sur TheTelegraph. Selon lui, à ses plus hauts, la première crypto-monnaie du marché consomme autant d’électricité que le Chili.
L’empreinte carbone d’une transaction unique est identique à 780 650 transactions Visa ou à 52 043 heures passées à regarder YouTube,” a-t-il dit.
Pour fonctionner de façon sécurisée, Bitcoin utilise un système de validation par preuve de travail (Proof of Work) qui met en concurrence les participants au réseau. Ces derniers – les mineurs – déploient de la puissance informatique afin de remporter des récompenses en bitcoins. Ils utilisent majoritairement des machines dédiées et appelées ASICs. Cette industrie pèserait aujourd’hui plus de 4 milliards d’euros.
Ce qui est choquant, c’est que la durée de vie moyenne d’une machine d’extraction de bitcoins est d’un an et demi,” a ajouté De Vries.
Les ASICs sont en effet rapidement obsolètes et créeraient « une montagne de déchets électroniques difficiles à recycler ». D’après les chiffres fournis par De Vries, le minage de Bitcoin produit chaque année 10,71 kilotonnes de déchets électroniques, soit près de la même quantité que celle produite par le Luxembourg.
Afin de réduire leur empreinte écologique, de plus en plus de mineurs annoncent se tourner vers des énergies renouvelables. Toutefois, des organisations de protection de l’environnement alertent sur le fait que beaucoup d’infrastructures crypto-minières s’approvisionnent aujourd’hui auprès de centrale à charbon.
Le gaspillage d’énergie de Bitcoin est devenu un problème encore plus grave car de nombreuses installations sont situées dans des régions avec de l’énergie au charbon. Ce n’est pas seulement un problème avec les technologies blockchain, mais aussi un défi plus large pour l’avenir d’Internet,” a commenté Andrew Hatton, directeur de la technologie chez Greenpeace UK.
D’autres crypto-monnaies utilisent des systèmes de validation beaucoup moins voraces en énergie, notamment la preuve d’enjeu (Proof of Stake). La seconde crypto-monnaie du marché, Ethereum, envisage d’abandonner le Proof of Work au profit de cette méthode.
Selon certains experts, les chiffres apportés par De Vries sont généralement gonflés et utilisés à charge contre cette industrie.
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