Alors que la France est à la traîne sur certains de ses voisins européens en ce qui concerne l’adoption de la crypto monnaie, voyons ce qui pousse les français qui investissent dans les actifs numériques à le faire. Si les motifs financiers sont souvent mis en avant, d’autres plus idéologiques sont aussi pointés du doigt. Découvrons tout cela grâce à l’enquête récemment menée par KPMG et l’ADAN, l’association pour le développement des actifs numériques.
L’appât du gain comme principale motivation !
Comme en 2022, cette étude illustre une nouvelle fois la première motivation de l’investisseur crypto français : l’appât du gain et les enjeux financiers. Que ce soit dans une optique d’investissement comme de trading crypto. Nous sommes ici assez loin du recours aux actifs numériques pour des raisons pratiques comme c’est souvent le cas dans des économies fortement touchées par l’inflation ou pour des pays en guerre.
La perspective de rendement est donc la principale motivation chez les investisseurs français. Une réponse tranchée par l’affirmative pour 40 % des répondants lorsque l’on évoque le rendement à court terme et 38 % pour le rendement à long terme. Pour 30 % des détenteurs, la protection contre l’inflation est une motivation principale à aller sur les actifs numériques. A noter que l’enquête se focalise aussi sur la considération des actifs numériques comme valeur refuge. Pour 49 % de l’échantillon, les actifs numériques comme le Bitcoin constituent une protection contre l’inflation. Ils sont 68 % à le penser chez celles et ceux ayant déjà détenu des actifs numériques. Au contraire, dans le rang des réticents, seuls 11 % sont d’accord avec cette affirmation.
Entre 2022 et 2023, la part des sondés estimant Bitcoin comme une valeur refuge a baissé de près de 10 %. La faute à une année 2022 chaotique pour le marché crypto et son effondrement accentué par des scandales internes (FTX, Terra…). Pour rappel, en novembre 2021, le marché des actifs numériques pesait plus de 3 000 milliards de dollars. Le graphique suivant reprend les principales raisons d’acquisitions de crypto monnaies. En se focalisant d’une part sur celles et ceux ayant déjà investi (axe des abscisses) et sur ceux projetant de le faire (axe des ordonnées).
Les raisons idéologiques en second rideau
Comme l’illustre le graphique au-dessus, les raisons récoltant le plus de voix sont les considérations économiques. Mais parmi les raisons plus “idéologiques”, on retrouve un certain nombre de partisans. Ils sont ainsi 12 % à s’intéresser aux actifs numériques pour disrupter un système bancaire dans lequel ils ne croient pas ou plus.
La confidentialité des transactions est aussi fréquemment avancée pour justifier le recours à Bitcoin et consorts. Ici encore, nous sommes plus dans une idée d’acquérir ou de posséder des actifs numériques pour s’en servir comme moyen de paiement. La facilité de transfert et la possibilité d’envoyer des fonds à l’étranger est un facteur retenu par 4 % des sondés.
Volatilité, désintérêt, manque d’épargne : les principales raisons au “non-investissement”
L’enquête menée par KPMG et l’ADAN s’est aussi concentrée sur les profils n’investissant pas dans les actifs numériques. Et parmi les principales raisons à cela, les profils concernés citaient le manque d’intérêt pour la crypto (41%), le risque et la trop grande volatilité autour des actifs numériques (34 %) ou encore le manque d’épargne pour investir sur ce type de produits (22 %).
Pour les anciens détenteurs ayant délaissé les cryptos, le fait que l’activité (investissement ou trading) nécessite trop de temps est la principale raison invoquée (29 % des répondants). Suivent ensuite la volatilité (24 %) et le manque d’épargne (22 %). Sur le même modèle, l’étude reprend un graphique présentant l’ensemble des raisons entre ceux qui n’ont jamais investi et ceux qui ont cessé de le faire.
Source : Étude ADAN x KPMG
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Charles Ledoux
