Ethereum : Vers un fork Proof of Work ?
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Prévu pour septembre prochain, The Merge va faire passer Ethereum dans un autre monde. De la Proof of Work, la blockchain Ethereum doit passer à la Proof of Stake, pour des raisons notamment écologiques. Un élément qui sonnera alors le glas des mineurs de la blockchain Ethereum. À moins qu’un fork n’intervienne. Car si les enjeux écologiques sont mis en avant, les enjeux économiques sont également colossaux.

Un ex-mineur ETH propose un fork Proof of Work !

Si l’idée n’est pas neuve, l’ancien mineur Hongcai Guo la remet au centre de l’échiquier, à un peu plus d’un mois de l’évènement crypto majeur de l’année : The Merge. Si la blockchain Ethereum fonctionne aujourd’hui sous le protocole de la Proof of Work, la fusion doit permettre une migration vers un protocole Proof of Stake, moins énergivore à 99 %. Mais si l’avancée écologique est majeure, ce basculement modifie le business model de nombreuses sociétés. Comme nous le détaillerons plus bas.

Bon à savoir : Un fork désigne une bifurcation de la blockchain. Les désaccords entre les membres d’une même communauté peuvent favoriser l’émergence d’un fork. 

Pour soutenir le mouvement, une organisation a été créée sous le nom d’EthereumPoW. Celle-ci vise notamment à récolter des fonds pour le lobbying autour de ce fork. À l’heure d’écrire ces lignes, le portefeuille présente un solde de 1,49 ETH. Preuve d’un engouement plus que limité.

Les crypto-actifs représentent un investissement risqué.

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Une idée soutenue par Justin Sun !

Malgré l’échec relatif de cette campagne de donation, les pro-fork ont quelques atouts dans leur manche. À commencer par le soutien de Justin Sun, le co-fondateur du réseau TRON qui se dit favorable à ce projet de hard fork. L’entrepreneur chinois, dont la société détiendrait près d’un million d’ETH s’engage d’ailleurs à investir une partie de ce capital au profit du nouvel écosystème qui pourrait émerger. Quoi qu’il en soit, l‘exchange Poloniex dont Sun est le principal investisseur propose d’ores et déjà deux nouvelles paires de trading ETHS et ETHW. Deux tokens qui ne pourront être utilisés qu’en cas de fork.

De son côté, Vitalik Buterin, co-fondateur de la blockchain Ethereum, estime qu’un éventuel fork n’aurait que peu d’impact sur le réseau. Le développeur russo-canadien met surtout en évidence le consensus général des utilisateurs Ethereum pour la fusion.

L’impression que j’ai, après m’être entretenu avec de nombreuses personnes dans l’écosystème Ethereum, est que le soutien autour de la preuve d’enjeu est unanime.

Au cours d’une conférence lors de la South Korea Blockchain Week, Buterin a pointé du doigt le fait que les “pro-fork” sont pour beaucoup “étrangers à l’écosystème Ethereum”. Les qualifiants d’opportunistes, Buterin fustige leur simple “volonté de gagner de l’argent rapidement” autour de nouveaux actifs.

Il y a un peu plus d’une semaine, un sondage Twitter du fond d’investissement Galois Capital mettait en évidence que 33 % des répondants estimaient que la fusion pourrait donner lieu à un hard fork entre une blockchain PoW et une blockchain PoS. Une majorité s’accordait néanmoins sur l’hypothèse d’un passage en douceur de la PoW vers la PoS.

Des enjeux économiques majeurs !

Derrière l’idée de ce fork, se cachent évidemment des intérêts économiques à tous les niveaux. Et notamment pour les entreprises qui commercialisent des équipements de minage. Ainsi, la demande de fork est appuyée par différents fabricants de matériel chinois. Des fabricants qui avaient déjà été bien touchés par l’interdiction du minage en Chine il y a quelques mois.

Et pour obtenir l’appui de nouveaux soutiens, Hongcai Guo semble prêt à tout. Cet ex-mineur chinois, à l’origine de l’idée du fork promet des récompenses à qui voudra bien le suivre. Et ces récompenses pourraient bien être des tokens offerts de la nouvelle crypto. En plus de la conversion des “anciens ETH” en “nouveaux ETH”. Si l’annonce a de quoi tenter, le risque est grand. Car si le fork venait à être validé, le risque de voir le nouveau token s’effondrer dans le temps n’est pas à exclure. Dans les faits, les forks sont rarement au profit du nouveau jeton, faute d’une adoption suffisante. Et dans le cadre du minage, le flux de transactions sur une blockchain reste l’élément majeur.

Rappelons au passage, le réseau Ethereum a déjà connu un fork dans son histoire récente. Suite au hack de TheDAO, la séparation de la blockchain avait donné naissance à Ethereum Classic. Une blockchain qui fonctionne toujours selon la Proof of Work et qui a déja vu arriver un grand nombre de mineurs qui anticipent The Merge. Car après la bifurcation d’Ethereum vers la Proof of Stake, Ethereum Classic deviendra la troisième blockchain PoW du marché. Juste derrière Dogecoin et l’indétrônable Bitcoin.


Lire aussi : Ce que The Merge va apporter au réseau Ethereum.

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Romain Boyer Rédacteur

Romain Boyer Rédacteur

Après une licence en économie, un master en management stratégique et un voyage de près de 18 mois à travers le monde, je me suis lancé dans la rédaction web. Toujours en veille des aspects techniques et de nouvelles pratiques sur mon métier, j’écris principalement sur les thématiques naturellement liées à ma formation : finance, économie, immobilier.
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