Ethereum repose sur des biens communs, indispensables à l’ensemble de la communauté et de l’écosystème. Pour le cofondateur de la blockchain ETH, Vitalik Buterin, il est nécessaire de trouver des solutions pour financer ces contributions.
Documentation, contributions des développeurs, protocoles, minage, sécurité, audit des smart contracts… tous ces différents éléments constituent des biens publics au sein de l’écosystème Ethereum. S’ils bénéficient à tous, leur financement n’est cependant pas une évidence.
Vitalik Buterin, le cofondateur de la blockchain Ethereum, a donc profité de sa participation cette semaine à l’Ethereum Community Conference (EthCC) pour sensibiliser la communauté à cet enjeu et avancer des propositions. A noter que Joseph Lubin était lui aussi présent pour parler de ConsenSys.
Zcash, une source d’inspiration pour récolter des fonds
Pour le développeur, deux enjeux majeurs se posent sur cette question du financement : à quel niveau se financer et comment allouer les financements ? Or parvenir à un consensus en la matière au sein de la communauté Ethereum n’est pas une mince affaire.
Le recours aux dons et la générosité ne seraient-ils pas un remède à toute controverse ? « Ils sont largement insuffisants » considère Buterin pour garantir ce financement. D’autres options existent cependant.
Le financement pourrait ainsi s’opérer directement au niveau du protocole. C’est la piste retenue par la communauté Zcash. Une part (20%) de la récompense générée lors de la création d’un bloc est réservée pour financer les développements. Bitcoin Cash est un autre exemple « intéressant », souligne Vitalik Buterin.
D’autres pistes sont envisageables, comme un pourcentage sur les frais de transaction ou encore une intervention au niveau du minage. Les producteurs de blocs génèrent de la valeur. La solution consisterait à intervenir à ce niveau pour prélever un financement en faveur des biens publics de l’écosystème.
Le « Coin Vote » jugé une mauvaise solution
Vitalik Buterin fait ici référence au concept de MEV ou « Miner Extractable value ». Cependant, quelle que soit la méthode de financement retenue, reste à s’entendre sur le moyen d’allouer les fonds au sein de la communauté.
Le statu quo, reposant sur un petit nombre de décideurs, un régime quasi soviétique, n’a clairement pas les faveurs du jeune programmeur de 26 ans, qui juge cette approche « opaque ». Autre certitude : le vote basé sur la détention de crypto-monnaie présente trop de dérive.
Ce système tend d’ailleurs à être détourné par certains crypto-exchanges pour imposer des décisions. Et pour cela, ils exploitent les actifs déposés par leurs clients sur leur service en tirant profit des droits de vote associés – quand bien même ils ne font que stocker les fonds en crypto-monnaies.
Les 40 minutes de discours de Vitalik Buterin lors de l’EthCC n’auront certainement pas tranché la question du financement. Et peut-être n’est-ce pas non plus d’ailleurs le sujet critique du moment au sein de l’écosystème. La fondation dispose encore de l’équivalent de 200 millions de dollars pour mener ses projets.
La priorité, c’est sans nul doute Ethereum 2.0. La mise en œuvre de la première étape, le déploiement du proof of stake, pourrait intervenir cet été.
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