Depuis hier, la plateforme Coinbase permet à ses utilisateurs d’utiliser l’EUROC, un stablecoin adossé à l’euro. Une action qui semble s’inscrire en réponse de la SEC qui souhaite règlementer le secteur des stablecoins qui visent la parité avec le billet vert.
Coinbase liste l’EUROC !
Face à la volonté de la SEC de réguler le marché des stablecoins adossés au dollar, les plateformes cryptos s’activent. Si Binance a annoncé qu’elle explorait plusieurs pistes pour une collaboration sur des stablecoins non adossés au dollar, Coinbase vient de prendre les devants. Depuis hier, l’EUROC, un stablecoin adossé à l’euro est disponible sur l’exchange.
C’est par le biais d’un tweet que Coinbase a annoncé la nouvelle. La plateforme lance la pièce sous le label “actif expérimental“.
Coinbase will add support for Euro Coin (EUROC) on the Ethereum network (ERC-20 token). Do not send this asset over other networks or your funds may be lost. Inbound transfers for this asset are available on @Coinbase & @CoinbaseExch in the regions where trading is supported.
— Coinbase Assets (@CoinbaseAssets) February 21, 2023
Circle, l’émetteur de l’EUROC précise que la pièce est garantie à 100 % par des euros détenus sur des comptes bancaires libellés en euros. L’entreprise qui émet aussi l’USDC a par ailleurs déclaré que la pièce serait règlementée par les normes établies par l’AICPA (American Institute of Certified Public Accountants).
L’investissement en crypto-monnaies est proposé par eToro (Europe) Ltd en tant que PSAN, enregistré auprès de l’AMF. Les crypto-monnaies sont très volatiles. Pas de protection des consommateurs.
Un coup de pouce pour les stablecoins non adossés au dollar ?
Cette nouvelle possibilité pour les utilisateurs de Coinbase pourrait jouer un rôle à plus long terme sur le marché des stablecoins. Outrageusement dominé par les jetons stables adossés au dollar américain, le marché pourrait tendre vers un rééquilibrage à plus long terme. Car si Coinbase a franchi le pas, d’autres plateformes s’interrogent aussi sur un possible revirement stratégique.
Pour ces entreprises, la démocratisation de l’usage de stablecoins non adossés au dollar américain pourrait s’avérer bénéfique. Pourquoi ? Parce que plusieurs devises permettent de limiter l’impact règlementaire d’un seul pays ou groupement de pays.
D’autres pointent également la manœuvre comme une manière détournée de mettre des bâtons dans les roues de l’UE qui travaille sur le lancement d’une CBDC avant 2024. En effet, l’EUROC de Circle échappe au contrôle monétaire européen puisque l’actif est règlementé par les États-Unis. L’an dernier, l’Europe publiait d’ailleurs un rapport sur les risques que faisaient peser les stablecoins sur la stabilité financière.
Stablecoin vs CBDC ?
Dans les mois ou les années à venir, beaucoup d’observateurs estiment que le marché va devoir trancher entre les monnaies numériques des banques centrales et les stablecoins. Un débat qui, en toile de fond, pose la question de la souveraineté monétaire. Une question sur laquelle semble avoir tranché Adrian Ip, directeur général d’Aquis exchange :
Toute entreprise privée qui tente de gérer un stablecoin basé sur une monnaie fiduciaire sans l’aval d’un organisme officiel aura toujours un peu de mal à être crédible à long terme […]. Je pense que la plupart des grandes banques centrales mondiales introduiront leurs propres monnaies numériques, qui finiront par supplanter les monnaies stables indépendantes, simplement en raison de leur adoption massive par le marché.
Source : Yahoo Finance
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Romain Boyer
