
La plateforme d’échange de crypto-monnaies Bittrex a déposé une demande de mise en faillite quelques semaines après les accusations de la SEC.
Les détails de l’affaire
Le lundi 8 mai, Bittrex a déposé dans le Delaware une demande de protection contre les faillites en adéquation avec le chapitre 11. Selon ses déclarations, l’entreprise disposait des actifs et des passifs pour des valeurs estimées entre 500 millions et 1 milliard de dollars pour chacun. De plus, le dossier judiciaire indique au moins 100 000 créanciers.
Le tribunal américain des faillites du district du Delaware a également reçu des demandes de mise en faillite de deux autres entités : Bittrex Malta Ltd. et Bittrex Malta Holdings Ltd. Seul Bittrex Global GmbH, l’entité mondiale d’échange basée au Liechtenstein, n’est pas compris dans le dossier de bilan. Selon les données de The Block, la plateforme de crypto-monnaies était pourtant l’une des plus importantes aux États-Unis, avec environ 23 % de part de marché du support en USD au début de 2018.
C’est en 2021 que Bittrex s’est effondré à moins de 1 % sans redressement visible jusqu’ici. D’après les précisions d’un porte-parole de Bittrex, le dépôt de bilan de la société ne va pas impacter sur Bittrex Global.
Ayant annoncé précédemment que Bittrex, Inc. cesserait toutes ses opérations aux États-Unis à compter du 30 avril, nous avons maintenant pris la décision de déposer le bilan du chapitre 11 devant un tribunal fédéral du Delaware. (…) Cette annonce n’affecte pas Bittrex. Global, qui poursuivra ses opérations normalement pour ses clients en dehors des États-Unis. Pour les clients qui n’ont pas retiré leurs fonds de la plateforme avant la fin avril, vos fonds restent sûrs et sécurisés, et notre principale priorité est de nous assurer que nos clients sont rendus entiers.
Bittrex en mauvaise posture depuis des mois
Ce dépôt de bilan intervient quelques semaines après des accusations de la Securities and Exchange Commissions (SEC) concernant la gestion d’un exchange non répertorié. En effet, Bittrex a fait l’objet de poursuites par la SEC pour une exploitation présumée d’une bourse, un courtier ainsi qu’une agence de compensation n’ayant pas d’enregistrement. William Shihara, son co-fondateur et ancien PDG était aussi impliqué en avril dernier, notamment pour violations des valeurs mobilières.
D’autres accusations datent d’octobre, pour des violations de la loi sur le secret bancaire de l’Office of Foreign Assets Control (OFAC) du Trésor américain et du Financial Crimes Enforcement Network (FinCEN). Bittrex avait accepté de verser un montant estimé à 29 millions de dollars dans le cadre d’un accord. Dans le dossier de mise en faillite, l’OFAC représente le créancier le plus important, l’exchange réservant une réclamation de 24 millions de dollars à l’Office.

En seconde position vient un wallet crypto pour 14,5 millions de dollars réclamés. Parmi les 50 principaux créanciers, il y a lieu de citer FinCEN pour une réclamation de 3,5 millions de dollars ainsi que la SEC pour un montant de réclamations indéterminé. Pour rappel, Bittrex avait annoncé son intention de quitter les États-Unis, en pointant du doigt l’incertitude du contexte réglementaire du pays.
Sources : CoinTelegraph, TheBlock
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