Prévu pour l’été prochain, le Libra de Facebook manque d’éléments concrets pour assurer son lancement. Pour certains membres de l’association, tout dépendra de l’évolution des discussions avec les régulateurs.
Plusieurs responsables du crypto-projet, comme le co-créateur de Libra, David Marcus, et le PDG du réseau social, Mark Zuckerberg, estiment que les obstacles réglementaires pourraient retarder son lancement.
Patrick Ellis, l’un des cinq membres du conseil d’administration de la Libra Association, est récemment revenu sur le sujet avec Reuters.
“À ce stade, il n’y a pas de stratégie gravée dans la pierre pour les marchés ou le produit, ni la façon dont tout sera réellement mise en œuvre. […] ll est trop tôt pour mettre en place une roadmap. Nous avons encore tant à résoudre avec les régulateurs pour pouvoir ensuite affiner la stratégie de lancement,” a-t-il dit.
L’accentuation de la pression réglementaire sur le projet a d’ailleurs entrainé de nombreux partenaires, comme PayPal, eBay, Stripe, Mastercard ou encore Visa, à quitter le navire pour conserver des « relations cordiales avec les régulateurs ».
Une sortie en 2020 est-elle alors réellement envisageable ?
Malgré les inquiétudes quant à la possibilité que Libra puisse fortement impacter la stabilité financière mondiale et le degré de contrôle des pays dans leurs décisions de politique monétaire, Ellis reste toutefois convaincu que Libra sera disponible en 2020.
“Oui. Oui, ça va se lancer,” a-t-il ajouté.
Selon Brad Garlinghouse, PDG de Ripple, le stablecoin de Facebook ne devrait pas sortir avant 2023 (voire jamais). Et puisque la réussite du projet est encore incertaine, CoinFLEX envisage de proposer des contrats à terme pour parier sur la date de sortie de la pièce numérique.
Pour Bruno Le Maire, Libra est une réelle menace pour la souveraineté des Etats
Le Ministre français de l’économie et des finances a exprimé à plusieurs reprises ses préoccupations concernant le lancement d’une crypto-monnaie par une entreprise privée aussi importante que Facebook. Selon lui, le paysage financier mondial pourrait en effet être modifié et mettre en danger la « souveraineté des États ».
“Libra est une preuve supplémentaire de la volonté de certains intérêts privés de mettre la main sur le bien commun et de se substituer aux États. C’est inacceptable économiquement et démocratiquement. […] Plus largement, ce projet pourrait remettre en cause l’efficacité et la souveraineté des politiques monétaires des États développés,” alertait-il plus tôt cette année.
Questions & Réponses (0)