C’était une nouvelle anticipée par les marchés. Hier, lors de la réunion du FOMC de la FED, l’annonce est devenue officielle. La banque centrale américaine rehausse ses taux à court terme de 0,75 %. Du jamais vu depuis 1994.
Une inflation record aux États-Unis !
8,6 %. C’est le niveau d’inflation au mois de mai au pays de l’Oncle Sam. Après un mois d’avril marqué par une baisse du niveau d’inflation, la hausse des prix repart donc de plus belle. Une donnée qui avait alors fortement ébranlé les marchés vendredi, à la publication des chiffres. Car les investisseurs savent ce que cela signifie concrètement.
Pour les États-Unis, ce niveau d’inflation constitue même un record sur les 40 dernières années. Pour juguler la hausse des prix, la FED s’est donc engagée dans une politique d’augmentation de ses taux directeurs. Mais cette politique n’est pas sans conséquence sur les marchés financiers.
Quel impact sur les marchés ?
Si l’annonce a été conforme aux anticipations des acteurs économiques, les décisions de la FED impactent souvent les marchés. Sur la journée, le CAC 40 vient d’abandonner 2,55 % pour s’afficher sous les 5 900 points.
Pour le NASDAQ, la douche froide continue. Sur le début de séance du jour, l’indice américain cède encore 3,52 % quand le S&P 500 recule de 3,04 %. Difficile cependant d’attribuer cette baisse à la réunion de la FED, chaque indice boursier semble rester dans la stricte lignée de sa tendance de moyen terme.
Sur le cours du Bitcoin, les mesures de la FED ont eu un effet positif sur le très court terme. Des effets depuis entièrement corrigés par les marchés. À l’heure où nous écrivons ces lignes, le BTC s’échange contre 20 990 $, en baisse de 2,26 % sur les dernières 24 heures.
Quid de la prochaine réunion ?
Pour la prochaine réunion de la banque centrale américaine, les marchés s’attendent évidemment à une continuité de la hausse. La question se pose encore en termes de proportions. Ainsi, pour 79 % des acteurs du marché, la prochaine cible serait de 225 à 300 points de base.
Comme l’illustre le diagramme ci-dessous :
Pour la plupart des acteurs du marché, la hausse de taux pourrait grimper jusqu’au seuil des 3,25 – 3,50 % d’ici la fin de l’année 2022. À la fin du mois de juin, l’indice PCE sera publié pour les données du mois de mai.
Cette réunion a aussi permis aux responsables de la Fed de réviser à la hausse les prévisions d’inflation sur l’année 2022. Si les prévisions effectuées en mars tablaient sur 4,3 % d’inflation en 2022 et 2,7 % en 2023, elles sont désormais de 5,2 % pour l’année 2022 et de 2,6 % pour l’année 2023.
Au rang des explications, l’organe met en avant des déséquilibres entre l’offre et la demande engendrées par la pandémie, mais également la hausse des prix de l’énergie. Le conflit russo-ukrainien semble lui aussi peser sur l’inflation à l’échelle mondiale en plus d’apporter une certaine forme d’incertitude sur les marchés.
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Charles Ledoux
