Lors d’une interview, le directeur de la FINMA est revenu sur le projet Libra de Facebook et a expliqué que celui-ci comportait des risques, mais également des opportunités pour la Suisse.
Durant un entretien accordé au média local NZZ, Mark Branson, le directeur de l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers en Suisse, la FINMA, a déclaré :
“[…] J’ai du mal à penser que la Suisse devrait devenir un centre financier de second ordre juste pour éviter de tels risques. Le facteur décisif est de savoir si la Suisse dispose d’une réglementation et d’une supervision crédibles ainsi que de conditions-cadres appropriées pour les grands acteurs. C’est le cas pour nos grandes banques et nos compagnies d’assurance. Pourquoi cela ne serait-il pas aussi possible pour les grands projets de technologie financière [comme Libra] ?”
Branson a ensuite précisé qu’un tel projet ne pouvait pas être régulé par un seul état et qu’une coordination au niveau international serait nécessaire.
Hier, le Ministre français de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, déclarait que, dans les conditions actuelles, la France n’autoriserait pas le développement de Libra sur le sol européen.
D’après Branson, en Suisse, les règles en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme font partie des plus strictes de la planète et sont maintenant appliquées au marché de la cryptomonnaie.
“Libra s’inscrit parfaitement dans notre cadre réglementaire. Nous venons de publier un guide sur la manière de classer les stablecoins en droit suisse.” a-t-il dit.
En début de semaine, la fondation Libra, basée à Genève, annonçait qu’elle effectuerait une demande pour obtenir une licence de paiement en Suisse.
Selon Branson, afin de mener à bien son projet, le consortium blockchain a besoin d’une licence de ce type et pourrait éventuellement avoir besoin d’autres autorisations « si un tel système de paiement offre d’autres services qui font augmenter les risques ».
“L’innovation est au cœur de l’avenir de la place financière. Cependant, la direction de l’innovation ne devrait pas être dirigée par les autorités. Il est important que le cadre réglementaire soit neutre et ouvert à d’autres modèles commerciaux, voire perturbateurs […]” a-t-il conclu.
Le mois dernier, la FINMA a distribué, pour la première fois, des licences bancaires à deux entreprises spécialisées dans la crypto-monnaies, dont la crypto-banque SEBA.
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