Cible d’une action en justice des autorités américaines, la crypto-bourse BitMex accuse le coup. Ses utilisateurs transfèrent en masse leurs capitaux en Bitcoin vers d’autres exchanges. Gemini, Binance, OKEx et Huobi en sont les principaux bénéficiaires.
Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Cet adage trouve sa confirmation avec BitMex. L’avenir de l’exchange est en effet très incertain. Et cela ne plaît absolument pas à ses clients. Le spécialiste du trading de dérivés Bitcoin est la cible d’une action répressive des Etats-Unis.
L’entreprise est la cible d’une interdiction d’exercer aux Etats-Unis. Quant à ses dirigeants, ils font l’objet d’un mandat d’arrêt. Visiblement, les risques pour les capitaux confiés à BitMex sont trop importants pour les utilisateurs.
45.000 bitcoins disparaissent de BitMex
Selon les données de Crystal Blockchain, on assiste donc à une fuite massive de Bitcoins. En l’espace de seulement 48 heures, ce sont plus de 45.000 bitcoins qui sont sortis des coffres de l’exchange.
Mais ces transferts brutaux font quelques heureux. Les quatre principaux concurrents de BitMex en sont les premiers bénéficiaires. En effet, plus de 20.000 BTC ont désormais été confiés aux autres grands exchanges du marché.
Gemini et Binance, tous deux régulés par les autorités américaines, reçoivent la plus large part de ces bitcoins en fuite. OKEx et Huobi voient également les fonds en Bitcoin conservés sur leurs services progresser.
Il faut dire que l’avenir de BitMex apparaît pour le moins en danger. La Commodity Futures Trading Commission (CFTC) tape sur la table. Il accuse la crypto-bourse d’exploiter aux Etats-Unis une plateforme de trading sans enregistrement.
Un dirigeant de l’exchange arrêté, les autres recherchés
Le régulateur lui reproche en outre d’enfreindre la réglementation sur le blanchiment d’argent. Mais l’entreprise, la personne morale, n’est pas la seule prise pour cible. Le département de la justice US poursuit également les quatre principaux dirigeants de BitMex.
Son cofondateur et directeur technologique, Samuel Reed, a d’ailleurs été arrêté dès la semaine dernière dans le Massachusetts par les autorités. Les cadres de l’exchange risquent ainsi jusqu’à 5 ans de prison et 250 000 dollars d’amende.
Et le FBI a prévenu. Les accusés « vont bientôt apprendre que le prix de leurs crimes présumés ne sera pas payé avec des fruits tropicaux, mais pourrait plutôt se traduire par des amendes, des dédommagements et des peines de prison fédérales » avertissait le directeur adjoint du FBI, William Sweeney.
Christophe Auffray
