Hong Kong ambitionne de devenir un hub de la cryptomonnaie. Cependant, les banques ne semblent pas vouloir le suivre dans son projet. En effet, les entreprises crypto qui désirent opérer dans la ville ont du mal à y ouvrir un compte bancaire. Les banques rejettent les demandes et apparemment seuls 8 agents de la Securities and Futures Commissions (SFC) sont en charge du traitement des demandes. Dans le détail, 80 demandes sont traitées par les agents de la SFC et le reste s’accumule.
Des procédures d’ouverture de compte complexes
Pourquoi les entreprises crypto souhaitent-elles s’installer à Hong Kong ? Tout simplement parce que la règlementation y est plus souple. De plus, les régulateurs ne sont pas aussi critiques concernant le marché des cryptomonnaies par rapport à ceux des autres pays. Pour comparaison, le régulateur financier de Singapour a clairement fait savoir son opposition au secteur, tout comme celui des Etats-Unis. Si tout semble mis en place pour favoriser l’implantation des sociétés cryptos, c’est sans compter les procédures complexes de création de comptes bancaires.
La banque centrale d’Hong Kong sait que l’accès bancaire présente un problème aux sociétés de cryptomonnaies. L’Autorité monétaire d’Hong Kong (HKMA) vient d’ailleurs de rappeler aux banques que les entreprises cryptos ont également droit à la création de comptes.
Le mois dernier, une table ronde a déjà été organisée pour discuter du problème. Étaient alors présentes des banques ainsi que des entreprises de cryptomonnaies. À la fin de la réunion, il a été établi que les demandes émanant des entreprises détenant une licence ou qui en faisaient la demande doivent être priorisée. Après, ce n’est que le souhait des régulateurs, reste à savoir si les banques vont s’y plier ou non.
Les banques affichent leur opposition à la création de comptes bancaires
Dans la pratique, tout ne se passe pas forcément aussi bien. Une entreprise de cryptomonnaie basée à Hong Kong et qui détient une licence de type 9 ne peut toujours pas apparement ouvrir un compte bancaire. Elle doit alors s’appuyer sur des banques étrangères pour ses opérations, ce qui rend les transactions, difficiles.
Selon Tak Lo, fondateur de la société de capital-risque, Braeside, la situation est complexe. Beaucoup d’entreprises préfèrent désormais omettre de spécifier qu’elles œuvrent dans la gestion d’actifs pour simplifier l’accès à un compte bancaire.
Pour Louie Lee, directeur général de Prosynergy. En effet, les entreprises qui affirment d’emblée qu’elles gèrent des actifs, dont les cryptos et stablecoins, sont automatiquement rejetés. Jehan Chu, fondateur de la société de capital-risque crypto, Kenetic vient d’ailleurs confirmer ce constat. Il ajoute que même si elles parviennent à obtenir des comptes bancaires, ils seront fermés sans raison valable six mois après.
Certaines entreprises choisissent de souscrire une assurance pour que leur demande passe plus facilement, mais cela ne marche pas forcément. Et surtout, ce ne sont pas toutes les start-ups qui trouvent ce genre de stratagème intéressant.
The HKMA focuses its efforts on ensuring that banks’ AML systems are risk-based & effective in targeting priority threats. Our report outlines key success factors in the adoption of network analytics to help banks tackle fraud & financial crime. Read here: https://t.co/NPyNRjQGsC pic.twitter.com/eKpwlTqrYa
— HKMA 香港金融管理局 (@hkmagovhk) May 12, 2023
Une situation sans issue pour le moment
Pour Kevin Kang, cofondateur de la société émettrice de cartes de crédit d’entreprise Reap, l’incertitude est palpable. Les entreprises qui détiennent déjà un compte craignent qu’elles ne puissent pas l’utiliser longtemps. Il y a aussi le problème de la conformité des comptes. Lorsque des transactions sont ciblées par l’équipe de conformité au sein des banques, le compte sera automatiquement indisponible. Les transactions peuvent être interrompues et renvoyées si l’entreprise ne fournit pas un certain nombre de documents dans un délai donné.
Pour M. Kang, les banques sont réticentes à l’idée de les servir en raison des risques de blanchiment d’argent ou encore de financement du terrorisme. Il ajoute que pour les rassurer, l’autorité de régulation devrait apposer des mesures strictes, notamment en termes de dépôt. Dans tous les cas, il faut une solution au problème et pour M. Lee, il n’y a rien de mieux que d’avoir des discussions constructives avec les régulateurs pour parvenir à trouver des solutions de manière proactive.
Source : CoinDesk
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